Trail de la vallée des Lacs
Trail de la vallée des Lacs

Trail de la vallée des Lacs

Après le Marathon de Paris, il me fallait un nouvel objectif. Vanessa m’avait parlé d’un trail dans les Vosges – le Trail de la Vallée des Lacs – auquel elle souhaitait participer. Ni une ni deux, je me renseigne sur les formats proposés et me voilà inscrite sur le format long : 65 km et 3500 m de dénivelé positif.

Premier trail avec autant de denivelé, j’ai donc axé ma préparation davantage sur le denivelé, que ce soit en course à pied mais aussi à vélo, que sur la quantité de kilomètres par semaine. Me voilà partie pour huit semaines de préparation.

📍Date : 18 Juin 2022

 🇫🇷 Lieu : Gérardmer

  🕗 Heure : 5h00

  ⏱ Temps réalisé : 13:57:47

Vendredi 17 juin – Retrait des dossards – 15h30

RDV à Gérardmer, à la station de ski La Mauselaine pour récupérer le dossard et une petite dotation bien sympa : un buff aux couleurs de la course, une petite serviette et une bouteille de bière locale.

Petite photo au lac de Gérardmer

Samedi 18 Juin 2022 – 5h

Après une nuit un peu compliquée, car j’ai eu beaucoup de mal à m’endormir à cause du stress, je me réveille à 3h pour me préparer.

J’arrive sur le lieu du départ vers 4h30. Je vérifie mon camelbag, remets un peu de crème anti-frottements et petit tour aux toilettes avant de me mettre sur la ligne de départ. Je vois énormément de personnes avec des bâtons, ça me mets un petit stress supplémentaire, mais étant donné que je me suis toujours entraînée sans, il n’y a pas de raisons que cela se passe mal.

Comme pour chaque course et surtout en trail, je découpe ma course en fonction des ravitaillements : 17e, 31e, 47e, 58e (eau uniquement).

Crédit Photo : Sportograf

Et top départ ! Pas le temps de s’échauffer sur du plat, on attaque directement une première petite montée avant d’arriver sur une remontée de ski sur environ 700 mètres, de quoi bien réveiller les mollets et les cuisses. L’avantage de ce genre de début de course, c’est que les côtes qui suivent te paraissent facile. 

Sur les premiers kilomètres, j’ai du mal à poser ma respiration, j’ai un peu mal au ventre. Heureusement, ça finit par passer à partir du 4e km et je commence enfin à prendre un peu de plaisir. Les beaux paysages des Vosges apparaissent et je me retrouve très vite seule. Je me demande même si je ne suis pas dernière de la course, mais en soit, ça m’est égal. Mon seul objectif était de finir dans les barrières horaires. Je ne suis pas rapide lorsqu’il s’agit de courir en descente ou sur du plat, mais je gère bien les montées. Je finis ainsi par rattraper quelques personnes durant la montée suivante. Je profite toujours des montées pour manger : une pomme-pote et une demie barre. Les longues montées et descentes s’enchaînent. Vers le 13e/14e km, nous arrivons en haut de la montée qui laisse apercevoir une première magnifique vue sur les Vosges. Je kiffe. Le premier ravitaillement arrive déjà bientôt. J’essaie de me fixer à peu près trois heures pour 17 km. Ce n’est ainsi que de la descente pour le rejoindre. J’ai qu’une hâte, c’est de boire un bon coca et de manger quelques morceaux d’emmental. C’est mon plaisir de course. La descente vers le ravitaillement n’est pas trop technique, ce qui me permet de courir tranquillement. Arrivée vers le 17e km, pas de ravitaillement. 18e, toujours pas de ravitaillement. Je commence même à me demander si je n’ai pas loupé le ravitaillement, ce qui est logiquement impossible. Puis, à un moment donné, je vois plusieurs personnes au loin. Je me dis que c’est enfin le ravitaillement. Mais quelle déception quand j’ai vu qu’il ne restait que de l’eau… oui oui.  Premiers arrivés, premiers servis comme on dit. Où sont mon coca et mes petits bouts de fromage ? Bon, l’avantage c’est que je n’aurais pas traîné sur ce ravitaillement. Toujours voir le positif. Remplissage de flasques et ça repart vers le prochain ravitaillement, qui j’espère ne sera pas le même problème.

BOL D’AIR – 19e km – 1er ravitaillement – 3H10

Là, je sais qu’on attaque une très longue montée ( ~3km & 400 d+) avec pas mal de cailloux pour compliquer la chose tant qu’à faire. Il doit être autour de 8h30/9h et la chaleur se fait déjà sentir.  Heureusement, nous sommes quasiment tout le temps en forêt. Arrivée en haut, une vue magnifique sur le lac des Corbeaux.

Lac des Corbeaux

Je suis obligée de capturer cette vue. Voilà une des raisons du pourquoi j’aime le trail : les paysages et l’opportunité de découvrir une région d’une autre manière. Et ensuite, c’est la descente. De nouveau, la descente n’est pas trop technique : quelques cailloux et racines mais courir est largement faisable. Petite pause pipi, qui fait du bien en bas de la descente avant de poursuivre sur un peu de plat. Je cours à mon rythme. Puis ça remonte avant de redescendre vers le deuxième ravitaillement, en espérant cette fois-ci avoir plus que de l’eau. Le soulagement quand je vois du coca. Il était tant attendu. Il faut savoir que ce ravitaillement était commun avec le format court (33km). Je me pose. Je mange deux tranches de brioche et boit pas mal de coca. Je réalise que le prochain ravitaillement, c’est le dernier avant l’arrivée et que j’ai déjà fait la moitié de la course. Ça passe si vite et qu’est-ce que je kiffe. Allez, je repars direction le prochain ravitaillement.

PONT BLANCHEMER – 32e km – 2e ravitaillement – 5h46

Ça repart pour une longue montée avant de pouvoir relancer sur du plat et de longer le lac de Blanchemer. Autant vous dire que je mourrais d’envie de me mettre à l’eau, car il commençait sérieusement à faire chaud. Je me re-concentre sur ma course. Une nouvelle montée se présente sur cinq kilomètres. Puis ça redescend vers le lac d’Altenweiher. J’en profite pour tremper ma visière dedans pour permettre de rafraîchir ma tête. À chaque petit coin d’eau ou cascade, j’en profite pour me mouiller la tête et le cou. Ça repart pour une montée très technique : énormément de gros cailloux, quelques passages à faire à l’aide de corde. Je glisse. Ma jambe gauche glisse dans des orties. Ça picote bien pendant cinq bonnes minutes, mais ce n’est pas ça qui va m’arrêter. Je poursuis. Les gros cailloux m’agacent car je suis sans cesse en train de réfléchir là où je mets mes pieds pour ne pas tomber dans le ravin. Enfin, on sort de ce calvaire. Mais ce que je ne sais pas, c’est que le pire est encore à venir. Quand je pense avoir fait le plus dur, finalement, c’était simple. Une belle côté bien raide à monter en plein soleil. Certes, elle n’est en soit pas technique, mais le fait qu’elle soit en plein soleil, ça m’assomme. Je me booste en me disant que le ravitaillement n’est plus qu’à cinq kilomètres. Malheureusement, toute cette partie là jusqu’au ravitaillement est au soleil. J’ai l’impression de ne plus avoir d’énergie. J’essaie de gérer mon eau au mieux. J’aperçois au loin le sommet du Hohneck en voyant pas mal de monde là-haut. Je me dis que le ravitaillement doit être à cet endroit-là. Ça correspond à peu près au 47e km. La montée vers le sommet est très compliqué : je me sens pas très bien avec la chaleur, j’ai parfois l’impression que je vais faire un malaise. Faux espoir : le ravitaillement n’est pas en haut du sommet. Ça redescend un peu alors j’essaie de courir doucement. Je me répète que tout va bien pour faire comprendre à ma tête que mon corps va bien. Enfin, quelques petits passages à l’ombre qui font du bien. Je croise des bénévoles. « Le ravitaillement est à 500 mètres ». ENFIN ! Ça me rebooste et j’arrive même à courir plutôt bien. C’est fou comment un mot peut rebooster le mental alors que dix minutes avant, je n’étais pas bien. C’est bon, je l’aperçois. Coca, fromage, abricots secs sont engloutis. Je discute, par la même occasion avec d’autres traileurs avec qui on se doublait chacun notre tour. Je remplis de nouveau mes flasques et je pars pour le dernier tronçon avant l’arrivée.

REFUGE SOTRE – 49e km – 3e ravitaillement – 10h09

Je me sens maintenant beaucoup mieux. Je suis déterminée pour atteindre l’arrivée. Ça descend, je kiffe. J’ai même mis ma musique. Je réalise qu’il me reste 15 kilomètres. QUINZE KILOMÈTRES ! Je suis vite rattrapée par une côte bien raide avant d’attaquer une partie encore très technique et escarpée : le sentier Delaine. Que des cailloux et des racines dans tous les sens. J’ai l’impression de ne pas avancer. Ce sentier est IN-TER-MI-NABLE. À un moment donné, je me pose quelques minutes pour manger, car impossible de manger une barre et de regarder où je mets mes pieds pour avancer en même temps. Je repars et enfin, ce sentier se termine. Je peux enfin me remettre à courir sur du plat. Avec la chaleur, l’organisation à décider de rajouter un ravitaillement en eau au 58e/59e km. J’y arrive. Je recharge de nouveau mes flasques et c’est parti pour les six derniers kilomètres. Je me remets à courir car je vois les photographes. 

Et puis ça remonte encore : la dernière longue montée avant LA fameuse montée dont j’entendais pas mal parler, cette petite montée juste avant l’arrivée. Ensuite, ça redescend jusqu’à cette fameuse montée de ski. Encore pas mal de cailloux en descente qui me ralentissent, mais la fin est proche. Et là, je vois cette fameuse montée. Heureusement que c’est la fin. Je sais que Vanessa m’attends là-haut, donc j’essaie de me bouger. Elle est vraiment dure quand tu sais que tu as déjà plus de 60 km et 3000 d+. Ça bifurque légèrement sur la droite sur une partie plus plate. Tu crois alors que tu en as fini avec cette montée mais en faites non, ça continue encore sur 200 m. Vanessa me crie dessus pour que j’avance. La fin est là. Une fois sur le plat, je me remets à courir et fonce vers la ligne d’arrivée.

GERARDMER – 65e km – 13h57

Je récupère ma médaille. Je me fais prendre en photo par le photographe et je file au ravitaillement, puis je retrouve Vanessa et Loïc.

On se félicite entre nous avec les autres traileurs à force de s’être doublé et redoublé. Je suis trop contente d’être allée au bout.

Je l’ai fait ! J’ai fait ces 3500 m de dénivelé. J’ai l’impression de ne pas avoir trop souffert hormis cette portion en plein soleil. Je sens que le vélo m’a énormément aidé à encaisser ce dénivelé. Vive l’entraînement croisé !

Pour l’instant, ne me parler plus de cailloux, car j’en ai eu largement assez durant ce trail.

J’ai déjà hâte du prochain trail. RDV en septembre !  

Pour les amoureux des chifffres :

Scratch 393e/460 – Femmes 43/49 – Catégorie Espoirs F 1/1

Merci d’avoir lu jusqu’ici.

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