SaintéLyon 2022 – 78k
SaintéLyon 2022 – 78k

SaintéLyon 2022 – 78k

Pour cette fin d’année 2022, l’envie de retenter la SaintéLyon faisait surface. J’avais pourtant bien dit en 2021 : « Je la fais une fois et si je la finis, je ne la refais plus jamais. » Ne jamais dire jamais. Un an plus tard, me revoilà sur la ligne de départ. Mais cette fois-ci, j’ai un objectif de temps en tête. Plan prêt, cette année, j’en profite pour tester quelque chose de nouveau : j’intègre de la préparation mentale avec une professionnelle dans ma préparation. J’ai envie de voir ce que cela peut m’apporter autant dans ma préparation que lors de ma course.

Début de préparation début octobre entre footing, sortie à allures spécifiques, sorties longues le week-end et une sortie vélo une fois par semaine. La préparation s’est super bien passée.

📍Date : 3-4 décembre 2022

🇫🇷 Saint-Étienne / Lyon

🕗 Heure : 23h30

⏱ Temps réalisé : 12h41’23

Samedi 3 décembre – Lyon

Arrivée la veille à Lyon, je retrouve une petite partie de la team ASICS FrontRunner à 12h pour manger avant d’aller récupérer nos dossards à la Hall Tony Garnier.

De gauche à droite : Florent, Ivan, Audrey, Edouard, Christine, Antoine, Moi, Vanessa, Fran et Cheick-André.

Dossard récupéré, photo prise devant l’arche, petit tour des stands dans le salon, il est l’heure de se poser pour être en forme d’ici quelques heures.

L’heure de prendre la navette direction Saint-Étienne approche, j’en profite pour « dormir » durant le trajet. Arrivée à Saint-Étienne aux alentours de 19h. On se rend à l’espace VIP (merci ASICS) pour manger et attendre l’heure du départ.

Vers 22h30, il est temps d’aller déposer nos affaires aux consignes et de se rapprocher doucement vers la zone de départ. J’ai hâte que le départ soit lancé. Je m’étais pourtant dit en 2021 une fois la ligne franchie « Plus jamais je ne refais cette course ». Faut croire qu’on aime ça.

J’ai hâte d’en découdre sur cette course. Je me sens prête pour améliorer mon temps de 2021. Comme d’habitude, je découpe ma course en fonction des ravitaillements. Pour chaque ravitaillement, je me suis fixée un objectif de temps à ne pas dépasser. 

Ça y est. Je suis le départ. J’active mon petit corps pour le réchauffer. J’ai qu’une hâte : que le départ soit donné !

23h45 – Saint-Étienne – Ligne de départ :

Quelques minutes avant le départ, dans le premier sas.

Et c’est parti ! Les premiers kilomètres se déroulent principalement sur du bitume. Bon, c’est mon premier jour de règles alors les sensations ne sont pas toujours au top, mais je me sens bien dans l’ensemble. En revanche, je commence à avoir trop chaud. Mince, je me suis trop couverte. Mais finalement, ce ressenti ne sera que de courte durée. La météo est plutôt clémente pour le moment. Bref, tous les voyants sont au vert pour le moment et ça me met en confiance pour la suite. Je n’oublie pas de manger et de m’hydrater régulièrement. Les premiers kilomètres défilent plutôt rapidement et les premiers chemins boueux font leur apparition.

Saint-Christo-en-Jarez : 17e km / 500 d+ – 2h15

J’arrive au premier ravitaillement en 2h15 (versus 2h50 en 2021). Je m’étais fixée max 3h pour rejoindre ce ravitaillement. Ça me booste. Coca & soupe en guise de ravitaillement, passage aux toilettes puis je repars direction le prochain ravitaillement. Déjà un ravitaillement de fait !

Les passages boueux s’enchaînent davantage, tout comme les montées. Dès que je peux, je cours. M’alimenter commence à être compliqué, rien ne me fait envie dans mon camelbag. J’avais pourtant pris du chocolat crème brulée, mon péché mignon. Mais je me force à petites doses. Et puis au pire, j’aviserai de la suite de la course si je vomis. Mais dans tous les cas, il faut que je mange. Il faudra clairement que je travaille ça pour mes prochains trails.

Je me mets dans les pieds d’un autre coureur, de façon à n’avoir qu’à fixer ses pieds et à avancer sans réfléchir. J’alterne des phases de plaisir à être là, à courir de nuit et dans la boue telle une enfant et des phases où je me demande sérieusement pourquoi je me retape cette course, pourquoi je me suis réinscrite ? Quel sport à la con quand même le trail ! Je l’aime tout autant que je le déteste.

Une brume, bien épaisse, vient rajouter de la difficulté à la course. La visibilité est bien amoindrie. Même avec ma frontale, je n’y vois pas grand chose.

Sainte-Catherine : 30,8e km / 1020 d+ – 4h31 (versus 5h43 en 2021)

2e ravitaillement atteint. Toujours large dans mes temps fixés, puisque je m’étais fixé max 5h pour ce ravitaillement. Je sais que j’ai bientôt fait la partie la plus dure de la course. Coca, quelques tucs et je repars.

Jusque-là, je suis super contente de ma course. Tout va plutôt très bien que ce soit physiquement ou mentalement. Il reste quelques difficultés sur le parcours avant de mettre tout ça derrière moi. Je lis quelques messages pour garder mon mental dans de bonnes conditions. Il pleut pas mal par moment, mais je garde le cap !

Saint-Genou : 44e km / 1452 d+ – 6h54 (versus 8h16 en 2021)

3e ravitaillement, celui-ci uniquement en liquide. Ça me fait bizarre, car il fait encore nuit alors que l’année dernière, le jour venait de se lever. Le mental va toujours bien. Physiquement ça commence à piquer, mais c’est normal. Je suis toujours dans mes temps fixés. Un verre de coca et je repars. Maintenant, je sais que ça fait globalement que descendre (ou presque). Je commence légèrement à en avoir marre de la nuit, j’attends avec impatience que le jour se lève. Je m’accroche et je repense à toute ma préparation qui s’est si bien déroulée. Je continue de me mettre dans les pieds d’un autre coureur pour ne pas avoir à réfléchir et continuer d’avancer.

Soucieu-en-Jarrest : 55,2e km / 1670 d+ – 8h37 (versus 10h07 en 2021)

4e ravitaillement et l’avant dernier. Je suis toujours dans mes temps fixés avec quelques minutes d’avance. Le jour est levé, ça fait du bien mentalement. Quelques morceaux de gâteau et du coca, et je repars aussitôt. Le piège de ce ravito, c’est qu’il soit en intérieur donc je ne traîne pas. Je lis quelques messages qui me font plaisir et je pars. Il pleut de nouveau.

Je l’ignore encore mais c’est la dernière fois que mentalement ça ira bien. À partir du 60e km, je commence à en avoir marre. Je commence à voir mon objectif de temps s’éloigner et ça me met un coup au moral. La boue, je ne peux plus me la voir. J’ai toujours du mal à manger alors que je sens que j’ai faim, ce qui n’est pas bon signe du tout, mais je me force.

Il me reste encore 17km et cela me paraît interminable. Je commence à marcher alors que c’est plat, alors que je m’étais promis de ne pas marcher lorsque le parcours était plat.

Chaponost : 66e km / 1840 d+ – 10h26 (versus 11h44 en 2021)

Dernier ravitaillement mais je ne me sens pas au top. Je commence à être déçue de moi en voyant mon objectif s’envoler (oui, je suis dure avec moi-même). Je mange des pâtes de fruits, du coca et je repars tranquillement. J’essaie de m’accrocher à un coureur et de le suivre, mais c’est difficile. L’envie n’est plus là. Il fait froid. Il pleut. Qu’est-ce que je fais là ? Pourquoi je m’inflige ça ? Je n’ai plus l’envie de me battre. J’alterne marche/course, j’essaie de me fixer des micro-objectifs. Je lis quelques messages pour me booster.

J’ai l’impression de ne pas en voir le bout de cette foutue SaintéLyon. Je cours, je marche, je cours, je marche et cela même sur les derniers mètres avant l’arrivée. 

Lyon – 78e km / 2200 d+ – 12h41 (versus 13h59 en 2021)

Enfin, j’y suis ! Je suis finisher de la SaintéLyon pour la seconde fois. J’ai passé cette arche. Je pleure (comme d’habitude), car même si j’étais très dure avec moi-même sur la fin, je suis fière de moi et de ma gestion de course jusqu’au 60e km, hormis l’alimentation qui n’allait pas trop. Je suis fière d’avoir mis 1h20 de moins qu’en 2021. Et puis cerise sur le gâteau, je finis 3e Espoirs Femmes. Je retrouve tout de même vite le sourire. 

Jamais 2 sans 3 ? Non non non, cette fois-ci, j’ai eu ma dose. On se donne peut-être RDV dans 10 ans. 

Maintenant un peu de repos avant d’attaquer les objectifs de 2023.

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