Ecotrail de Paris – 80k
Ecotrail de Paris – 80k

Ecotrail de Paris – 80k

En 2020, je comptais faire les 30km de l’Ecotrail sur le premier report qu’il y a eu de la course. Au vue du contexte sanitaire, la course a été évidemment de nouveau reportée à juillet 2021. Ne voulant pas subir un nouveau report, j’avais directement reporté mon inscription à mars 2022. Entre temps, j’ai augmenté les distances en trail et ayant prévu la Saintélyon en novembre 2021, je me sentais capable d’affronter ces 80km. Je paie la différence de prix et me voilà inscrite sur les 80km pour mars 2022.

📍Date : 19 mars 2022

 🇫🇷 Saint-Quentin-en-Yvelines

 🕗 Heure : 11 h 15

⏱ Temps réalisé : 12h17’15

Vendredi 18 mars 2022 – Retrait dossard – 10 h 30

À peine arrivée sur Paris, je file récupérer mon dossard près de la Tour Eiffel. Je ne me sens pas particulièrement stressée pour cette course, je n’ai pas d’objectifs en particulier si ce n’est de prendre du plaisir et de profiter du beau temps qui allait être au rendez-vous. En terme de temps, être autour des 11 heures de courses serait la cerise sur le gâteau.

L’après-midi, je vérifie mes affaires et le matériel obligatoire pour ne rien n’oublier le lendemain matin.

Samedi 19 mars 2022 – Départ – 11 h 15

Après un long périple en transports en commun pour rejoindre la base de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines, je passe aux toilettes, dépose mon sac et retrouve vite fait Christine et Philippe. Je me rapproche de la ligne de départ et j’attends patiemment.

Après quelques minutes d’attente dans le SAS de départ, c’est partiii ! J’ai bien regardé le profil et le parcours de la course en amont pour bien savoir où se situait chaque ravitaillement. Dans ma tête, je ne me dis pas que je vais courir 80km d’une traite, mais je découpe ma course en fonction de chaque ravitaillement.

La première portion jusqu’au premier ravitaillement est très roulante, je dirais même trop roulante. Il fait déjà chaud. Je pars un peu trop vite vis à vis de ce que je mettais fixé, mais impossible de ralentir. Je me laisse porter par les sensations, mais j’ai du mal à me mettre dans la course. Je m’oblige à manger une barre toutes les heures et à boire toutes les 30 minutes à peu près.

23,7 km – 2 h 46 – Ravitaillement à Buc

Arrivée au premier ravitaillement, je suis contente de ce que j’ai fait jusqu’à présent. Je prends mon temps. Je prends coca / amandes / tuc, je remplis de nouveau mes flasques, passage aux toilettes et je repars direction le deuxième ravitaillement, 23km plus loin…

Je repars en courant mais je ne me sens pas très bien, comme si j’avais envie de vomir. Je me dis que la suite risque d’être longue. Peut-être ai-je trop mangé d’un coup ? Je marche légèrement et je repars tranquillement en courant. Quelques petites côtes s’enchaînent, enfin ! Je sens mine de rien que la chaleur est bien présente et j’ai beaucoup de mal à la supporter. Un petit mal de crâne sera présent sur plusieurs kilomètres. J’essaie de m’hydrater très régulièrement pour palier à ça. Malheureusement, le deuxième ravitaillement étant placé assez loin après le premier, je me sens obligée de me restreindre en eau pour tenir durant cette vingtaine de kilomètres. Comme je m’en doutais, je me suis retrouvée sans eau 6-7 kilomètres avant le deuxième ravitaillement. 7 kilomètres sans eau, c’est long, très long, surtout quand tu ne penses qu’à boire. C’est là où tu te demandes vraiment pourquoi tu fais ça. J’aurai pu rester tranquillement dans mon lit à regarder Netflix, mais non, j’ai décidé de faire 80km. J’ai songé plusieurs fois à abandonner, notamment quand je suis passée devant un staff médical à Meudon avec d’autres personnes qui semblaient abandonner. Comme je n’avais plus d’eau, je ne mangeais plus : mes barres étant plutôt sucrés, je savais que ma soif augmenterait. Par chance, parmi les personnes qui nous encourageaient sur quelques mètres en forêt, un couple avait de l’eau et je n’ai pu m’empêcher de leur en demander. C’était de l’eau gazeuse et je n’en suis pas fan, mais peu importe, j’avais vraiment besoin de boire et de me rassurer en me disant que j’ai de l’eau jusqu’au prochain ravitaillement.

46,3 km – 6 h 18 – Ravitaillement eau à Meudon

Enfin, j’y arrive ! J’y croyais presque plus ! Je remplis mes flasques, dont une que je bois entièrement sur le ravitaillement tellement j’avais soif, puis je la remplis de nouveau. Ça fait tellement du bien. J’ai jamais autant aimé boire de l’eau. Le moral remonte et les températures descendent. J’ai passé le plus dur. Je pars d’ici et je me fixe comme objectif le prochain ravitaillement, cette fois-ci avec de la nourriture, 10km plus loin.

Sur cette portion, ça commence à être plus dure. Je cours en descente, j’alterne marche et trot sur le plat, je me rends compte que je ne prends pas vraiment de plaisir sur cette course. C’est beaucoup trop roulant. En faites, j’aime le dénivelé. Je savais que cet Ecotrail serait roulant, mais je ne pensais pas autant.

Il commence à faire plus frais, je remets ma veste et je sors même mon téléphone. Je n’aime pas trop utiliser mon téléphone pendant une course car j’ai l’impression de sortir de ma course, de « tricher ». Quand je participe à une course, c’est pour rester concentrer et profiter pour moi de ce moment-là. Sauf que là, j’avais besoin de motivation, de soutien. Mon moral est en berne. Je lis des messages adorables, je parle de mon petit problème de déshydratation, ça me fait du bien et ça me fait passer un peu le temps.

Le troisième ravitaillement arrive assez vite.

56,4 km – 7 h 55 – Ravitaillement à Chaville

Enfin de nouveau de la nourriture ! Même si j’ai pas mal de barres Meltonic dans mon Camel, ça fait du bien de manger autre chose. Je me sers en coca / fromage / tuc. Je suis même reconnue par une bénévole « oh mais c’est toi qui a une page Instagram ? » « euh.. oui ». Grand sourire. D’ailleurs, un grand merci à tous les bénévoles que ce soit avant, pendant et après la course.

Je prends mon temps, je m’assois quelques secondes, je sors ma frontale car la nuit commence à tomber. Je me dis que c’est un nouveau départ. Il reste « que » 23km. Je sais que c’est bientôt la fin. Je fais des calculs dans ma tête pour essayer de m’accrocher à un temps spécifique. En plus, ça fait passer un peu le temps. « Il me reste 23 km, j’ai 4 h si j’essaie de faire moins de 12h, allez Marie, tu peux le faire ». De nouveau, je me fixe comme objectif le prochain et dernier ravitaillement à Saint-Cloud. La nuit est tombée. Les chemins ne sont pas techniques, mais je manque à plusieurs reprises de tomber. J’essaie de rester concentrer, mais je sens que j’en ai marre, que je ne vois pas le bout de cette course, que je ne prends pas de plaisir à la faire. Je n’arrive pas à m’accrocher. Je checke mon téléphone de temps en temps. Je réponds à quelques messages. J’ai plus vraiment l’impression d’être dans la course. J’ai qu’une seule hâte, c’est d’en finir avec cette course.

Arrive enfin le dernier ravitaillement.

69,5 km – 10 h 16 – Ravitaillement de Saint-Cloud

Ça fait du bien de voir du monde et de manger. Encore une fois, je prends mon temps. Je sais que là, c’est la fin, mais j’ai tellement les jambes qui tirent et j’appréhende les quais de Seine. Saïd me booste par message (mille mercis si tu passes par là ;)). C’est la dernière ligne droite, mais j’en ai marre. J’essaie tant bien que mal de m’accrocher à ces moins de 12h mais plus j’avance, plus ça m’est complètement égal. Je ne fais quasiment que marcher. J’aperçois parfois la Tour Eiffel, mais elle me paraît encore loin. Je marche, je marche et je marche encore. Quelques fois, j’essaie de courir 30 secondes à 1 minutes, mais l’envie n’est pas là.

Quand j’arrive enfin près de la Tour Eiffel, je fonce. J’en oublie mes douleurs.

La fin est très proche. J’arrive aux pieds des escaliers. J’ai de nouveau le sourire aux lèvres parce que c’est enfin fini, parce que ce calvaire se termine enfin. Je monte les escaliers et arrive à ce premier étage de la Tour Eiffel. Je passe la ligne en 12h17, bien loin de ce que j’aurai aimé, mais contente d’être allée au bout de cet « enfer ». Pour la première fois, je prends si peu de plaisir sur une course. Je ne ressens presque aucune émotion à passer cette ligne. Souvent, j’ai cette petite larme à l’oeil. Mais ce soir-là, rien. J’avais juste hâte de retrouver mon lit.

Je récupère ma médaille, je redescends et prends, tout de même, un petit selfie avec Madame Eiffel.

Je récupère ensuite mes affaires et profite du repas proposé d’après course.

Ce que je retiens de cette course, c’est que :

  • J’aime le dénivelé ;
  • J’ai plutôt bien réussi à gérer ma nutrition et mon hydratation, chose que j’avais beaucoup de mal auparavant ;
  • J’ai bien travaillé mon mental, parce que quand le plaisir n’est pas là, il faut aller chercher loin dans ses ressources pour avancer.

Ce n’est clairement pas une course que je referais, peut-être sur un des autres formats, et encore… Comme vous l’aurez compris, c’est beaucoup trop plat pour moi !

Encore une fois, merci à toutes les personnes qui m’ont boosté par messages pendant la course.

Merci d’avoir lu jusqu’ici.

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