SaintéLyon 2021 – 78k
SaintéLyon 2021 – 78k

SaintéLyon 2021 – 78k

📍Date : 27-28 novembre 2021

 🇫🇷 Lieu : Saint-Étienne / Lyon

 🕗 Heure : 23h30

 ⏱ Temps réalisé : 13:59:27

Depuis le Swiss Canyon Trail, je pensais à cette fameuse SaintéLyon. Je me suis dit que cela pouvait être le beau défi de fin d’année. Inscription faite le 1er septembre puis début de la préparation au même moment.

Samedi 27 novembre 2021 – Retrait dossard – 12h/13h :

Accompagnée de Vanessa et Dimitri, son copain, direction la Hall Tony Garnier pour aller retirer nos dossards. Petit tour du salon, photo sous l’arche, ça y est, je vais vraiment prendre le départ de cette Saintélyon. Je ne réalise absolument pas que le soir même, c’est le départ. Bizarrement, je ne suis pas stressée plus que ça.

Petit restau puis retour à l’auberge de jeunesse, j’essaie de faire une sieste mais impossible, je réfléchis trop. Quelle va être la météo ? Vais-je aller au bout ? Vais-je gérer la fatigue ? J’ai jamais fait de nuit blanche de ma vie, même en faisant la fiesta les samedis soir….

Vers 16h30, je commence à préparer mes affaires et à m’habiller. Je vérifie plusieurs fois si j’ai bien tout ce qu’il faut, puis je rejoins Vanessa et Dimitri, direction Saint-Étienne.

Saint-Étienne – 19H :

Arrivée au départ de la course, on (Vanessa et moi) retrouve les copains ASICS FrontRunner. On a la chance d’avoir un espace VIP grâce à ASICS pour manger, avec buffet à volonté. On discute. On attend patiemment le départ de la course, on prend les petits conseils à droite à gauche. Je suis stressée mais pas autant qu’au Swiss Canyon Trail alors que c’est presque 30 bornes de plus et départ de nuit… c’est assez bizarre comme sensations. 

Crédit Photo : ALBIN

Le départ approche. On descend de l’espace VIP pour aller prendre le départ. Avec Vanessa, on essaie de se mettre le plus proche du départ pour essayer de partir dans les premières vagues. On part ensemble et on veut aller au bout ensemble.

Il commence à neiger et avec les lumières de nos frontales, cela rend le tout magique. Je me rends toujours pas compte que je suis au départ de la SaintéLyon. Cette course que je trouvais folle il y a encore 2 ans.

Crédit Photo : Peignée Verticale

Je n’ai pas froid en attendant le départ : merci les chaufferettes de Mathias. Heureusement qu’il en avait quelques unes de trop. Ça m’a bien été utile durant la première partie de la course. 

Départ de la course – 23h30/45 :

23h45, départ de la deuxième vague. On passe l’arche, montre enclenchée et c’est partiiiii !

Les premiers kilomètres sont sur du goudron, pas super agréable mais que du kiffe de démarrer cette course, sous les flocons de neige en plus et de voir certains champs enneigés. On marche dès qu’il y a une côte. Avec Vanessa, on a pour seul objectif d’aller au bout, le chrono, on s’en fiche complètement donc on préfère prendre notre temps pour bien gérer notre effort. On discute en même temps de tout et de rien. Les premières longues montées arrivent et le paysage laisse entrevoir le fameux, le mythique ballet de frontales réputé de la SaintéLyon. C’est magnifique ! J’adore. Le temps passe vite. J’ai pas vu passé la première heure. On alterne montées et descentes, et je me rends compte que Vanessa n’est plus derrière moi. Je l’attends, mais l’attente commence à être longue sans que je ne l’a voie. Au bout 2/3 min, je repars seule. Je me dis que je l’a retrouverai plus tard, ce qui sera en effet le cas, un peu plus loin. Puis quelques kilomètres plus loin, je la reperd de vue et on se retrouvera finalement qu’à l’arrivée, où j’apprendrai qu’elle a abandonné au premier ravitaillement.

Arrive justement le premier ravitaillement : 18e km – Saint-Christo-en-Jarez – 2H50 de course.

Je ne traine pas, j’ai trop peur d’avoir froid. Je prends un thé et je repars. J’ai assez à manger sur moi, je prends un carré de chocolat direction le prochain ravitaillement. La neige est bien présente sur le parcours avec son meilleur ami le verglas. Je suis les autres coureurs à marcher/courir sur le côté de la chaussée pour l’éviter au maximum, même si je n’éviterai pas deux chutes. Je suis frustrée parce que, certaines parties sont plates et je me sentais de courir, même très tranquille, mais malheureusement, à cause du verglas, je préfère marcher et je n’ose pas doubler certains coureurs au risque de chuter.  Vers 4h du matin, gros coup de fatigue. Je n’arrête pas de bailler. Je me sens fatiguée. Mon corps ne comprend pas ce que je suis en train de faire. Pour lui, c’est vraiment l’heure d’aller dormir. En même temps, dans quelques heures, cela fera une journée que je n’ai pas dormi. Heureusement, la fatigue s’estompe et ne reviendra pas me titiller.

Vers 5h30, j’arrive au 2e ravitaillement : 32e km – Sainte-Catherine – 5h43 de course.

À ce moment-là, dans ma tête, je ne savais pas que c’était le fameux ravito de Sainte-Catherine. Je pensais que c’était le 3e ravito, donc dans ma tête, c’était pas encore gagné. (Oui, j’ai pas bien étudié le profil/parcours de la course).

Comme au premier ravitaillement, je ne traîne pas : une soupe et je repars. Je ne mange que ce que j’ai sur moi : des pommes-potes et du chocolat, même si les pommes-potes ne me font pas envie puisqu’elles sont froides…

Je ne le sais pas encore, mais la 3e partie, va être plus compliqué psychologiquement. Toujours le même problème de verglas. Je m’empêche de courir car j’ai trop peur de chuter. Rien que chaque moment, où je glisse sans tomber, me créer de mini-frayeurs. Mais je commence à me refroidir, je sais que courir va me réchauffer, donc je prends le risque parfois de courir, même très doucement, juste histoire de me réchauffer un peu, d’autant plus que le vent, et la neige qui tombe dans les sommets, est glacial.

Quelques kilomètres avant le 3e ravitaillement, je chute à plusieurs reprises à cause du verglas et sans doute qu’avec la fatigue, je ne faisais pas hyper attention. Et là, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Je craque. Je pleure. J’en ai marre de cette neige. Je me demande comment je vais faire pour finir si c’est tout le temps comme ça sur le parcours. Heureusement, je n’ai rien de casser. J’ai juste un peu mal à la fesse, j’aurai sûrement des bleus. Donc, je me ressaisis. Le jour se lève et je découvre les beaux paysages enneigés. Je trouve ça tellement beau que ça me met du baume au coeur et me réconforte un peu. Les deux derniers kilomètres avant le 3e ravitaillement, ce ne sont presque que de la descente. J’aperçois même le panneau : Arrivée dans 35km. Et là je me dis : « Que 35 kilomètres ? Déjà ? » J’avais mal calculé (je mets ça sur le coup de la fatigue), je pensais qu’il restait autant de kilomètres que ce que je venais de faire, c’est-à-dire 44km… C’est vrai que 44km de fait + 44km à faire, ça fait bien 78km… Je sais que j’ai arrêté les maths en seconde, mais là Marie, t’abuses… (sûrement, la fatigue je vous dis). Il vaut mieux que je m’aperçoive qu’il y ait moins de km que ce que je pensais que le sens contraire. Au final, ce mauvais calcul me rebooste.

J’arrive enfin au 3e ravitaillement : 45e km – Le Camp – Saint-Genou – 8h16 de course. 

Soulagement de voir que la neige, c’est fini. C’est bon, il n’y aura pas d’autres chutes sur le verglas. Je bois coca et soupe. J’en profite pour mettre mes gants fins sous les gants que je portais, car j’ai froid aux mains. Les chaufferettes ont fait leur job, mais à cause des chutes, mes gants sont humides. Je repars tranquillement, j’alterne marche en montée, course tranquille en descente. Je sais que maintenant, je vais aller au bout quoi qu’il arrive. Je sais que j’ai fait le plus dur. Finalement, je me dis même que c’est passé vite, que je n’ai pas vu le temps passé. Avec le jour qui se lève, j’ai l’impression de démarrer une autre course et ça fait du bien au moral. Plus besoin d’être ultra attentif à où tu mets les pieds, entre la nuit, la frontale et le verglas. Ce sera globalement que du goudron et mine de rien, ça enlève un poids psychologique, même si c’est pas très agréable de courir sur du goudron avec des chaussures de trail… ça passe plutôt vite, il fait toujours froid, il y a toujours ce petit vent désagréable, mais j’arrive à le supporter. Dès que je peux, j’essaie de courir pour me réchauffer, même si ça commence à tirer dans les jambes.

4e ravitaillement : 56e km – Soucien-en-Jarrest – 10h07 de course.

Enfin un ravitaillement dans un gymnase ! Cette fois-ci, je prends un peu de solide pour changer un peu de ce que je mange depuis le début : du pain et des pattes de fruit, un peu de coca avec ceci et je repars, en pensait que c’était le dernier ravito… Je vous ai déjà dit, j’ai très mal étudié le parcours de la course. Je me dis qu’il me reste donc plus que 23km avant l’arrivée. Je fais mes calculs (sans me tromper), je me dis que si je fais ces 23km en 3h30, je peux viser 13h30 de course ou au moins, moins de 14h en tout cas. J’essaie de me fixer un objectif pour me motiver. Je me raccroche qu’à ça. Sur cette portion, j’ai un peu de mal à courir pour la simple raison que j’ai très envie d’aller aux toilettes mais pas pour la petite commission… (c’est pas très glamour, mais en même temps c’est la vérité). Heureusement, le dernier ravitaillement n’est plus très loin quand j’entends qu’un bénévole nous dit dans 2,5km, donc je m’accroche à ça pour pouvoir profiter des toilettes… Je regrette de ne pas en avoir profité au précédent ravitaillement alors que j’avais hésité… Mais bon, ça ne sert à rien de cogiter pour ça, ce qui est fait, est fait et ça me servira de leçons pour les prochains trails.

Enfin, j’aperçois au loin, le dernier ravitaillement : 65,4km – Chaponost – 11h44 de course.

Je bois, je mange, je file aux toilettes. Je repars et je me remets à courir. Je réalise que le prochain arrêt, c’est l’arrivée. Il reste 13km, j’essaie de me dire, que je peux plier ça en 2h. 2 heures, c’est rien. Je cours dès que je peux, je me rends même compte que j’ai moins mal aux jambes en courant. Je fais le décompte des kilomètres restant, ça me parait interminable. J’ai les yeux toutes les 2 secondes sur ma montre. J’ai l’impression de ne pas avancer. Ça monte, ça descend. Je vois le panneau « Arrivée dans 10km ». Je me répète que 10km c’est rien, je l’ai déjà fait plein de fois. Le parcours commence à être un peu plus urbain. Je sais que c’est la fin. Je me dis que ça va globalement ne faire que descendre et j’essaie de me raccrocher qu’à ça. 

« Arrivée dans 5km » : J’oublie le 13h30 de course mais je me raccroche à tout prix au moins de 14h.

« Arrivée dans 4km » : Les dernières petites montées goudronnaient, je les déteste.

« Arrivée dans 3km » : Vivent les escaliers, j’ai mal à mes quadris, mais je débranche le cerveau et j’avance.

« Arrivée dans 2km » : Je ne fais plus que courir. Je veux cette arrivée. J’y ai pensé pendant toute la course. Je me suis vue franchir cette arche. Je vais le faire.

« Arrivée dans 1km » : Je longe la route, des voitures klaxonnent. Je reconnais au loin la Hall Tony Garnier. Je ne fais que courir. Et dire qu’à un moment donné, j’avais du mal à courir. C’est fou. Je me dis que faire moins de 14h c’est possible. Je reste focus et je cours, même si j’ai mal. Ça me parait interminable : je cours juste à côte de la Hall Tony Garnier, j’ai l’impression qu’on va faire 3 fois le tour avant d’entrer, où est cette foutue entrée ? J’entends des « allez madame », c’est bon je vais le faire. J’entre, je cours sur ce tapis avec tous ces gens qui encouragent. J’aperçois Vanessa et Dimitri, petit sourire.

Je passe cette fameuse arche. Ça y est, je l’ai fait. Ça y est, je suis finisher de la SaintéLyon. Je pleure. Je pleure de joie. Je réalise pas. Et cerise sur le gâteau, j’ai réussi mon petit objectif de fin de course : moins de 14h (13:59:27).

À ce moment-là, je sais plus où je suis. J’en oublie de récupérer ma médaille. Je prends un peu de coca. Je suis complètement ailleurs. Je récupère mon t-shirt finisher. Je rejoins Vanessa. J’apprends qu’elle a malheureusement fait une DNF. J’arrive plus à marcher. J’essuie mes larmes. Je suis tellement fière de moi. J’ai adoré la course malgré les conditions. Je pensais pas aimé faire du long, j’avais vraiment peur de m’ennuyer, de trouver le temps long. Alors oui, ça était dur par moment, oui, la fin me paraissait interminable, mais j’aime ça ! J’aime le trail, j’aime sortir de ma zone de confort, j’aime repousser mes limites, autant physiques que mentales.

Petite photo finisher devant la Hall Tony Garnier. J’ai froid, je suis fatiguée, mais quel bonheur !

Merci à Vanessa et Dimitri d’avoir été au petit soin avec moi après la course.

Merci à tous les encouragements que j’ai eu avant le départ. À aucun moment, je n’ai regardé mon téléphone durant la course, car je préfère profiter et rester focus, mais je pensais à tous ceux qui me suivaient sur l’appli.

Merci à Mathias pour les chaufferettes.

Merci à ASICS et aux copains FrontRunner pour le repas d’avant course et les petits conseils entre nous.

Merci à tous les messages que j’ai reçu après la course.

Merci la vie de me faire vivre des moments comme ça.

À quand le prochain le prochain trail ? RDV en 2022.

Merci d’avoir lu jusqu’ici.

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