RACE ACROSS FRANCE 300KM
RACE ACROSS FRANCE 300KM

RACE ACROSS FRANCE 300KM

Tout commence le 1er novembre 2022. C’est le jour d’ouverture des inscriptions. J’ai en tête de m’inscrire pour le 500km et ses 10.000 m de dénivelé. Inscription complétée, c’est parti pour huit mois de préparation.

M-1 :

À un mois de l’échéance, je pars une semaine en Haute-Savoie (j’ai fait une vidéo de ma semaine sur YouTube) pour cumuler un peu de dénivelé et grimper mes premiers cols de montagne. Mes doutes sur mes capacités à terminer ces 500km mais surtout 10.000 de dénivélé dans les temps (40h) ne font que se renforcer. J’ai été un peu trop ambitieuse. En rentrant d’une sortie là-bas, je décide de basculer mon inscription sur le 300km, comprenant environ 5000 de dénivelé, ce qui est en soit déjà un bon morceau. Je me sens déjà un peu plus capable d’y parvenir.

Vendredi 30 juin 2023 – 9H30

Je suis arrivée la veille à Mandelieu-la-Napoule, lieu de départ de la course. J’ai hâte. Rien qu’en apercevant quelques pancartes de la course sur la bord de la route en arrivant, j’étais déjà émue. Oui, il m’en faut peu.

Le vendredi matin, je me rends ainsi sur la zone de départ/arrivée pour récupérer mon dossard et pour faire vérifier le matériel obligatoire. Je ne réalise pas que le soir même je prendrai le départ de ces 300 km. Ça me paraît complètement fou. 

Sur place, je fais la connaissance d’un autre participant, Olivier, lui n’étant pas à sa première participation. On échange quelques mots et je partage mes inquiétudes sur les descentes durant la nuit.

Je récupère mon dossard, je fais vérifier le matériel obligatoire sur mon vélo, petite photo d’avant course et je rentre tranquillement à mon logement. Merci aux bénévoles qui ont été adorables !

Vendredi 30 juin – 14H

L’après-midi, j’essaie de faire une sieste, assez difficilement, mais j’arrive tout de même à somnoler deux fois vingt minutes, ce qui sera toujours mieux que rien. Je ne réalise toujours pas que le départ est dans quelques heures maintenant. Quand je pense à tous ces kilomètres parcourus, à tous ce dénivelé que je suis allée chercher pour être prête le jour j, je trouve ça fou.

Depuis janvier 2023, c’est à peu près 4000 km et 35.000 de D+ cumulés. Il y avait des jours où je n’avais pas envie, mais j’y suis allée quand même. Il y avait des jours où j’avais mes règles et je ne me sentais pas au top, mais j’y suis allée quand même. Il y avait des jours où la météo n’était pas bonne, mais j’y suis allée quand même. J’ai eu des doutes, des larmes de me dire que je n’y arriverais pas, des remises en question, mais jamais je n’ai voulu abandonner. Jamais. Parce que je savais que ça en valait la peine et parce que surtout, j’aime ce ça au plus profond de moi et que j’ai envie de mettre toutes les chances de mon côté pour que cette course se passe au mieux.

18h30 arrive. Je retourne sur place pour le briefing obligatoire d’avant course. Et là, petit vent de panique à la fin, je me rends compte que j’ai téléchargé sur mon GPS le mauvais parcours… du Marie tout craché ça ! Il n’y a donc pas 5.000 d+ de prévus, mais 7.000… Là, je me sens bien moins sereine. Je réussis assez rapidement à télécharger le bon parcours, j’analyse rapidement les lieux où je peux potentiellement trouvé de quoi manger (boulangeries, supérettes). C’est bon, le petit coup de stress est parti. Je mange mon dernier repas et je commence à me préparer tranquillement : tenue, coiffure, ravitaillements.

Mon plan, en terme de ravitaillements, c’était d’emmener suffisamment pour la nuit et ensuite, une fois le jour levé, je profiterai des boulangeries et supérettes que je trouverai sur la route, si j’ai besoin. J’ai ainsi emmené huit pomme-potes, quatre barres chocolatés protéinés, quatre petits pains avec des rondelles de chèvre et deux canettes de coca. Tout cela réparti entre mes poches de mon maillot et ma sacoche de guidon.

Vendredi 30 juin – 22H

J’arrive sur la zone de départ. Mon départ n’est qu’à 22h41 ce qui me laisse encore un peu de temps. Je regarde les autres prendrent leur départ. Le stress est présent. Je croise Olivier, on se souhaite bon courage. Lui part parmi les premiers.

Il est temps que je me mette dans la fil car l’heure de mon départ approche. Je récupère ma puce pour le tracker. Le stress est bien présent. J’ai qu’une hâte : commencer à rouler pour ne plus avoir à réfléchir et mettre mon cerveau en off. Il commence à pleuvoir, obliger de mettre mon coupe-vent, pour au final qu’il s’arrête de pleuvoir dix minutes plus tard… tant pis, je le garde au cas où qu’il se mette de nouveau à pleuvoir.

Arrive mon tour de monter sur la plateforme. Le stress est à son maximum.  Je m’approche du speaker. Ça y est dans quelques secondes, c’est mon tour de partir. Je m’approche du speaker qui me demande si je suis sereine. „Stressée“, lui répondis-je.

„C’est parti Marie !“, et me voilà lancer dans cette aventure !

Vendredi 30 juin – 22h45

À peine les premiers mètres, on est directement mis dans le bain avec la première montée : la montée du Grand Duc (7,5 km à 6%) et je regrette déjà d’avoir gardé mon coupe vent, j’ai beaucoup trop chaud. Je m’arrête sur le coté devant l’entrée d’une maison pour l’enlever. Durant la montée, je me fais beaucoup doubler mais toujours avec un petit mot d’encouragements. Je me sens bien, je me sens en forme, je prends mon temps. J’admire les lumières et le paysage, enfin j’essaie de deviner le paysage, car évidemment de nuit, on n’y voit pas grand chose. Puis arrive les premières descentes et ainsi, les premières appréhensions. Olivier m’avait dit : „Si tu as quelqu’un devant toi, tu suis sa lampe arrière en gardant une certaine distance“, car le drafting est interdit sur ce type de course. J’applique son conseil mais malheureusement les participants qui sont devant moi, finissent par être trop rapide pour moi. Je n’arrive pas à les suivre. Je freine sûrement un peu trop dans les descentes car je ne suis pas sereine, mais tant pis. Sur le coup, je me dis „vite la prochaine montée pour ne pas avoir à être super concentrée et pour ne plus avoir mal aux mains à force de freiner“. Je n’oublie également surtout pas de m’alimenter : une pomme pote et une barre et de bien m’hydrater.

J’avance à mon rythme, on traverse Grasse et quelques villages aux alentours puis direction Vence. Dans mes pensées à ce moment-là, je me demande pourquoi je suis là. J’ai 23 ans, les personnes de mon âge ne font pas ça : ils sortent en boîte, ils font la fête, mais moi je suis sur mon vélo, à rouler de nuit, pour une course d’ultra-cyclisme. Mais j’aime ça, j’aime tellement ça.

Sur la route direction Vence, je fais un premier arrêt sur le côté pour boire un de mes cocas, ça me faisait envie depuis quelques kilomètres, alors je décide de m’écouter. Je repars, je me sens hyper bien et je suis super contente d’être là. Vers 2h du matin, j’arrive à Vence et je m’élance dans le premier col de la course : 9,70 km à 6,5%. Sur le goudron, j’aperçois quelques marquages de l’IRONMAN de Nice, cela me fait penser aux copains qui étaient aussi en train de grimper ce col le week-end précédent. Il commence à faire de plus en plus frais, mais j’attends d’être arrivée en haut du col pour mettre mon coup vent. Le paysage a l’air d’être beau, même si je ne peux seulement deviner les formes à cause de la nuit. 

Il est 3h du matin lorsque j’arrive en haut, 60e km. Petite pause pour manger, mettre mon coupe vent, changer les piles de ma lampe avant (oui, déjà, alors qu’elle est toute neuve…). Je ne m’éternise pas car il ne fait pas chaud.

La descente se passe plutôt bien, malgré mes appréhensions. Je roule clairement au milieu de la route et je suis les marquages blancs. Je profite des portions descendantes pas trop raides pour m’alimenter. Ne surtout pas attendre d’avoir faim pour manger.

Aux alentours de 4h, je commence à bailler à plusieurs reprises, ajouté à cela qu’il fait assez froid. Je regrette presque de ne pas avoir pris de gants. Mon corps ne comprends pas trop ce que je lui demande. Je suis censée dormir à cette heure-ci, pas être en train de rouler depuis déjà plus de 5h. J’ai hâte que le jour se lève. Je commence un petit peu à en avoir marre de la nuit et de devoir être hyper attentive à la route. 

Vers 5h, le jour commence légèrement à se lever. Enfin. Je décide de m’arrêter quelques minutes pour manger avant d’attaquer la prochaine montée. Je suis déjà à un tiers de la course (100e km), j’avais repéré une boulangerie dans ce village, mais je suis trop en avance sur l’heure d’ouverture. C’est qui est en soit une bonne chose. Avec le levé du soleil, je découvre enfin les magnifiques paysages qui se cachaient avec la nuit. Incroyable. Magnifique. Je suis tellement contente d’être là. C’est tellement beau.

Un léger brouillard se dégage sur certaines portions. Je commence à me retrouver assez longtemps seule, à ne croiser personne, très très peu de voiture. Normal, on est samedi et il est encore tôt. Parfois, je me demande même si je suis bien sur le bon chemin (haha). J’attaque le deuxième col, le col de St Raphaël : 6,60 km à 4%. Il se monte assez facilement. Il fait bon, il fait beau. C’est super agréable. Puis vient la descente : un pur plaisir et déjà de magnifiques paysages. Encore une fois, je le dis et je le répète, mais je suis tellement contente d’être là. Dans la descente, je croise le photographe : grand sourire comme je sais faire pour immortaliser ce moment.

J’enchaîne les lacets dans la descente, puis j’arrive à Puget-Theniers. S’en suit une longue ligne droite sur 7 km légèrement en descente. Cette partie plutôt plate le long de la route me paraît interminable. Avant d’attaquer LE col de la course, je m’arrête une fois de plus sur le coté pour boire mon second coca. Il est presque 9h. Je me sens toujours bien. Je trouve ça fou d’ailleurs. KM 132. C’est donc parti pour le Col de Valberg : 25 km 7,3 %. Le début reste encore en faux plat montant pendant 2-3 km. C’est à ce moment-là que je mets un peu de musique pour me booster car je sais que ça va être long. Ce qui fait également plaisir aux participants qui me doublent. Le soleil commence à chaufffer sur certaines parties. Heureusement, on se retrouve facilement sur des parties ombrées. Le décor est incroyable : de la roche rouge et un petit ruisseau coule un peu plus bas le long de la route. J’en prends plein les yeux et je profite.

Je fais déjà une petite pause sur le côté pour manger un de mes sandwichs, je me dis que j’aurai pu faire cela avant de commencer le col, en même temps que mon coca, mais tant pis. Je vois passer quelques participants. On s’encourage entre nous, c’est vraiment chouette.

Je repars, toujours avec ma musique, je suis en extase devant les paysages. Il y a quelques passages dans des tunnels. C’est agréable, c’est rafraichissant. Je pédale, je pédale, je pédale. J’avance tranquillement à mon rythme. Je me sens toujours bien. Le moral est au top.

Avant d’arriver tout en haut du col, nous traversons la ville de Beuil. Je m’arrête à un bar pour m’acheter un coca. Je le bois d’une traite et je repars pour les derniers kilomètres, quelques portions sont descendantes, parfait pour relacher un peu les jambes. Mais à ce moment-là, je n’ai qu’une hâte : la vraie descente vers Guillaumes. J’ai l’impression que ce col est interminable. Je vois enfin le panneau Valberg. Ouf. Ça y est, encore quelques mètres et c’est la fin de ce long col. J’y serais restée à peu près trois heures vingt dedans.

Légèrement avant la descente, je vois apparaître les paysages somptueux du Mercantour. Incroyable. Et cela va être ça durant toute la descente. Un pur plaisir pour les yeux. La descente est assez raide, je passe pas mal de temps à freiner, mes pauvres petites mains ont un peu souffert. Petite frayeur dans un des lacets, je me retrouve nez à nez avec un camion : gros coup de frein, je l’évite sans trop de difficulté et je continue mon chemin. Déjà que je ne suis pas hyper à l’aise dans les descentes, cette situation ne m’a pas du tout aidé à me détendre.

Tout au long de la descente, je profite du paysage magnifique du Mercantour. C’est tellement beau. Je passe enfin la ville de Guillaumes, précisément là où il y a la base de vie pour se ravitailler, se reposer etc, qui est commune à toutes les autres distances, mais malheureusement je la loupe car elle n’est pas précisément sur le tracé du parcours. Ce qui ne m’arrange pas du tout car je commence à être en manque d’eau. Heureusement, le long de la route, je trouve une petite fontaine. Ouf. J’en profite pour remplir mes deux gourdes, faire une pause pipi, manger une barre et repartir.

La prochaine difficulté se compose de trois cols qui s’enchaînent, notamment un „petit mur“ de presque 4km avec une moyenne de 11% et des passages à 20%. Aïe. Pour le moment, je me focalise sur la descente jusqu’à Entrevaux. Les paysages sont toujours aussi beaux. Oui, je me répète, mais je suis toujours sans voix face à ces paysages. La descente se fait également le long du Var, très très asséché, malheureusement… 

J’arrive à Entrevaux, où je dois absolument trouver une boulangerie, car je commence à en avoir marre de manger toujours la même chose et surtout pour avoir des forces pour enchaîner les trois cols. Bingo. J’en trouve une tout juste avant le début du premier col. Un coca, un sandwich et je me prends même le luxe d’un moelleux au chocolat. Je m’assois devant la boulangerie, je mange tranquillement et j’admire le paysage. Je suis quasiment au 200e km. Je me dis que ça passe super vite. Déjà deux tiers de la course, je ne vois pas le temps passer et je prends vraiment beaucoup de plaisir. Par contre, il commence à faire vraiment chaud.

Je repars, j’ai mangé seulement la moitié de mon sandwich, je garde l’autre bout pour plus tard. J’ai beaucoup de mal à manger beaucoup lors de ce type d’effort. Par contre, j’ai eu aucun mal à m’enfiler mon moelleux. Oui, j’aime beaucoup trop le chocolat. C’est aussi important de se faire plaisir pour le moral.

Allez, je repars. Premier col de cette série : le col des Félines, 7km à 6,2%. Très peu d’ombre, là je commence à subir un peu la chaleur mais je continue de prendre mon temps. J’essaie de rouler là où il y a le plus de partie ombrée. Je n’oublie surtout pas de bien m’hydrater.

Arrive enfin la descente, une descente un peu raide, je fais un petit arrêt à une fontaine où je croise d’autres participants. Je remplis ma gourde, je mouille mon casque pour rafraichir ma tête et ensuite, c’est parti pour le col le plus raide de la course. Retenez bien son nom : le col des Buis. Je crois qu’il a été détesté par beaucoup beaucoup de participants. Dès le début, je sens que ça va être très dur. Clairement, je m’arrête et je me dis, tant pis, je le fais à pied. Finalement, j’aurai fait que 400 mètres à pied, car sinon ça allait être interminable. J’irai plus vite à vélo même si c’est dur. Je vois qu’un participant fait des zigzags pour mieux faire passer ce „mur“. Je fais de même et en effet, c’est un bon moyen d’encaisser ce col. Il me paraît interminable. Quand j’ai l’impression qu’il se termine, en faites, non, il y a encore une portion qui se cache derrière.

J’arrive enfin en haut. Je mange un petit truc vite fait, puis je repars direction Saint-Auban. Une fois là-bas, je trouve une nouvelle fontaine avec d’autres participants. De nouveau, je remplis ma gourde. Je repars direction le col de Bleine : 4,3 km à 6%. Plus j’avance, plus les cols, même petits, me paraissent interminables, d’autant plus avec la chaleur et pas d’ombres à l’horizon. Mais je m’accroche.

Une fois arrivée en haut, c’est bon, je me dis que le plus dur est fait. Globalement, ça descend bien ensuite sauf un petit col, le Col de Castellaras (1,3 km à 6%). Après c’est une bonne trentaine de kilomètres de descente, plus ou moins raide par moment, avant le dernier bloc de montées. A ce moment-là, je me sens toujours plutôt bien. Je sais que la fin est assez proche, même si ça commence à être difficile.

Une fois de plus, dans la descente, j’en prends plein les yeux. C’est magnifique. Une fois arrivée à Saint-Vallier-de-Thiey, je m’achète une dernière fois un coca. Je le bois d’une traite et je repars pour un faux plat descendant, une longue descente et le dernier bloc de montée.

Cette longue descente est une horreur. Elle se déroule quasiment qu’en ville, avec pas mal de circulation, très raide, pour le coup, je prends zero plaisir, je passe mon temps à freiner. J’ai qu’une hâte, c’est sortir de la ville car c’est plus épuisant qu’autre chose de devoir faire attention à tout. On est samedi et il est 16h, la circulation à cette heure-ci, c’est n’importe quoi.

Ça y est, je me retrouve au pied de la première montée de ce dernier bloc. Cette montée étant de 4,5 km à 3,4%. C’est dur. Là je commence à en avoir marre. Je sais que la fin se rapproche, même si j’en ai pour encore 4h à peu près. Ça devient long, mais je m’accroche. Je m’arrête sur le côté une dernière fois pour manger mon bout de sandwich restant. Je repars et je m’accroche. Je traverse le lac de Saint-Cassien. C’est magnifique, mais je me retrouve avec le vent de face. C’est vraiment ce dont j’avais besoin à ce moment-là. Une fois le lac passé, ça grimpe de nouveau. J’avance petit à petit et là, je retrouve un participant qui n’est autre qu’Olivier. Il m’a reconnu de loin grâce à mon sourire. „J’en peux plus“ lui dis-je. On fait quelques mètres ensemble le temps de parler de comment nous avons vécu le reste de la course. Il me dit de ne pas m’attendre et de finir à mon rythme.

Ces dernières montées me semblent interminables, elles ne sont pourtant pas à un gros pourcentage mais cela me semble tellement dur. Je ne fais que zigzager pour amoindrir le pourcentage. La montée vers Tanneron est un enfer. Je n’ai quasiment plus d’eau. Ajouté à cela que je suis persuadée que c’est la dernière montée alors que non (grosse déception après). Je m’accroche comme je peux.

Ça y est, je suis à Tanneron. Je m’arrête vite fait à un bar, leur demandant gentiment s’ils beuvent me remplir ma gourde d‘eau, car je suis à sec. Je repars en pensant que c’est bon, les côtes, les cols, c’est terminé. Il faut savoir que les derniers 12km sont ceux que nous avons fait au début de la course, or j’avais completement oublié que la montée du début de parcours ne fait que 7,5 km… quel fut ma deception quand je me suis aperçue qu’il me restait encore une petite partie à monter… avec des passages à 10-11 %… Mais cette fois-ci, je sais que ce sera réellement la fin des montées, mais qu’est-ce que c’est dur. C’est sans fin. Coup de pédale après coup de pédale, j’avance, lentement, doucement, mais j’avance, c’est le principal. Vers la fin, quelle fut ma surprise en découvrant (non pas une énième côte, je vous rassure) les hôtes, du airbnb dans lequel je loge à Mandelieu, en train de m’encourager. Adorable. Je m’accroche pour les derniers mètres et ça y est, la longue descente finale est là. Là, je sais que c’est réellement la fin, qu’il n’y a plus aucune difficulté particulière à venir. Les larmes me montent aux yeux, je n‘arrive pas à croire que j’y suis arrivée et en plus, bien plus rapidement que ce dont je m’étais imaginée. Je pensais tellement arriver de nuit. Il est 20h passé lorsque je descends vers Mandelieu. Je profite de ces derniers instants, je profite de regarder la vue sur la cote d’Azur, la vue que je ne pouvais voir la veille avec la nuit.

Ça y est, j’arrive en ville. Il reste encore quelques virages, quelques petites parties raides. Mes mains n’en peuvent plus de freiner, ajouté à cela une belle cloque sur chaque main. Quel plaisir ! Vivement la fin.

Enfin, je me retrouve sur la grande route. Je patiente au feu rouge. Punaise, ça y est, je l’ai fait. C’est complètement fou. C’est de la folie. J’avance, je tourne à droite, je vois l’arche de départ/arrivée. Je tourne à gauche, je roule sur le tapis et ça y est. Ça y est, j’ai bouclé ces 312 km et 6300 mètres de dénivelé en 21h40. Je fonds en larme. J’échange quelques mots avec le speaker. Je récupère mon petit trophée en bois de finisher, ainsi que le t-shirt (beaucoup trop grand pour moi).

Je me sens complètement sonnée et perdue. Je réalise absolument pas ce que je viens de faire. Je dépose mon vélo pour aller boire et manger et retrouver d’autres participants croisés régulièrement sur le parcours. On échange sur quelques parties du parcours, notamment le fameux col du Buis et sa moyenne à 12%. J’apprends que beaucoup ont marché dans ce col. Respect à eux. Je croise également Olivier quelques minutes après être arrivé. On se félicite.

Je ne reste pas longtemps à la Finisher Party car je me sens tellement fatiguée. Heureusement que mon airbnb n’est pas loin. 

Voilà, après des mois d’entraînements, je l’ai fait et bien mieux que ce que je m’étais imaginée. Je suis fière de moi, je suis hyper contente de ma gestion de course dans l’ensemble. A l’heure où j’écris ces mots, je ne réalise toujours pas. Ça me paraît complétement fou. Jamais je ne m’étais imaginée réaliser ça un jour. Tout est possible quand on s’en donne les moyens. Je rêve déjà de d’autres courses comme celles-ci mais ça attendra un peu, car le vélo reste une activité très chronophage.

N’oubliez pas que tout est possible.

Merci d’avoir lu jusqu’ici 🙂

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