BIKINGMAN AURA 2025 – mes premiers pas dans l’ultra-cyclisme !
BIKINGMAN AURA 2025 – mes premiers pas dans l’ultra-cyclisme !

BIKINGMAN AURA 2025 – mes premiers pas dans l’ultra-cyclisme !

En juillet 2024, je commence doucement à songer à participer  au Bikingman Aura en 2025, une course d’ultra-cyclisme en totale autonomie. Quelques mois s’écoulent et c’est début octobre 2024 que je débute la préparation.

J’appréhende beaucoup car ma plus longue sortie, à ce moment-là, n’est que de 310km et 6500 d+ lors de la RAF 2023. Le gap est tout de même énorme entre 300km et 1000km, est-ce trop ambitieux ?

La préparation se déroule très bien, avec un hiver à poncer le home-trainer pendant plusieurs heures de suite. Les sous-objectifs comme ma traversée de la Suisse (400km) et mon Tour de la Manche (600km) sont validés. Quelques points à revoir tout de même comme des problèmes d’alimentation sur mes 400km et des soucis de frottements sur mon 600km.

La fin de la préparation commence à être longue, j’ai hâte que ça se termine. Je m’accroche comme je peux.

  • Vendredi 18 juillet

Ma voiture est prête, direction Villard-de-Lans à 2h30 de Thonon-les-Bains.

L’après-midi, je nettoie mon vélo, le prépare avec mes sacoches, je me détends en regardant le Tour de France. Je suis sereine, je suis contente d’être là. J’appréhende juste la météo des prochains jours : quelques orages de prévus en perspective le dimanche soir.

  • Samedi 19 juillet

J’ai passé une bonne nuit de sommeil, je traîne au lit pour en profiter un maximum. Je finis de préparer mon vélo. Direction le centre ville de Villard pour récupérer le tracker et ce dont j’ai besoin pour la course. Je suis gentiment accueillie par Morgane, une race angels (l’équipe du Bikingman). Ça fait du bien d’avoir une présence féminine car nous sommes seulement 8 femmes à participer sur 150 participants, et elles ne sont pas très nombreuses aussi côté organisation.

J’ai un peu le syndrome de l’imposteur dans ce moment-là, est-ce que j’ai ma place ici ? Est-ce que je vais réussir ? Est-ce que je ne me suis pas sur-estimée ? Quelques questions se bousculent dans ma tête. J’ai suivi la préparation à la lettre, j’ai été encadré, il n’y a aucune raison que je n’y arrive pas.

Je récupère mes petits autocollants, je fais contrôler mon matériel obligatoire, on me dépose la balise GPS, on pèse mon vélo (13,90 kg sans l’eau et la nourriture), puis je passe pour la photo officielle. C’est tout pour le check-in.

Je me mets ensuite dans le petit parc à vélo à côté pour coller les étiquettes sur mon casque et vélo. Je fais la connaissance de Valentine, une journaliste free-lance qui va suivre tous les participants tout du long de la course. Elle me pose quelques questions sur ma participation, sur le pourquoi je fais ça, etc.

Je ne m’attarde pas trop, je préfère rester seule dans ma bulle. J’ai peur de me comparer de me dire que je n’ai pas pris telles ou telles choses, alors que cette personne oui. J’évite de stresser inutilement.

Je rentre au Airbnb. Je finis de préparer ma nourriture pour le lendemain. Etant donné que le départ se fait un dimanche, il faut que j’arrive à prendre suffisamment de nourriture pour la journée ainsi que pour la nuit qui suit.

J’ai ainsi préparé des petits pains au lait avec du fromage de chèvre. Dans ma petite sacoche spécialement nourriture, il y a des tomates cerises, un sachet avec des morceaux de tomme de Savoie. J’emporte également quelques pomme-potes.

Voici la liste matériels de tout ce que j’ai emmené :

  • Mon Garmin Edge 830
  • Tracker GPS avec un lot de piles AAA en lithium
  • manchettes & jambières
  • Veste Gortex avec capuche
  • Lumière avant : Stoots sur mon casque (avec deux batteries de rechange)
  • Lumière arrière Garmin Varia RTL515
  • deux petites lumières achetées chez Décathlon (une à l’avant sous ma sacoche de prolongateurs et une à l’arrière de mon cadre)
  • une batterie externe
  • un cache-cou
  • une prise multi branchements usb
  • les câbles de chargement adapté à mon iPhone, à mon Garmin et à ma batterie externe
  • mes écouteurs Shokz
  • un gilet réfléchissant
  • un kit de réparation + 2 chambres à air
  • une couverture de survie
  • des mouchoirs
  • crème anti frottement spécial femmes
  • un flacon de savon multi usages
  • une petite fiole d’huile de chaîne
  • un matelas gonflable
  • un bivy
  • un cuissard de rechange
  • des lingettes nettoyantes
  • un t-shirt manches longues mérinos
  • ma CB + 50€ en liquide
  • la carte de la course pour valider chaque checkpoint
  • deux grandes gourdes
  • un tube de pastilles d’électrolytes
  • un petit tube de crème solaire
  • un petit tube de dentifrice + brosse à dents

Pour emmener tout ça, j’ai une petite sacoche de guidon (avec tout ce qui me sert en cas d’urgence et problèmes mécaniques), une sacoche sur mes prolongateurs (mon bivy, mon matelas, mes lingettes, mes jambières, mon 2nd cuissard), une sacoche de cadre (tout mon électronique, ma CB, ma crème anti frottement) et ma petite sacoche de nourritures, accrochée entre mon guidon et mon cadre, facilement accessible quand je roule.

Je pars me coucher vers 20h. Ça y est, demain c’est le grand départ. J’ai un peu de mal à m’endormir, j’écoute de la musique classique pour me détendre. Je finis par trouver le sommeil vers 22h30.

  • Dimanche 20 juillet

Réveil 5h30. Je m’habille directement, je prends mon petit dèj, je rassemble mes affaires pour aller les déposer dans ma voiture. Je checke de n’avoir rien oublié. Je rentre mon vélo dans la voiture, petit stress ma chaîne se bloque à l’arrière de ma cassette. Bon, je verrais ça en arrivant sur place. 

J’arrive proche du centre pour y laisser ma voiture la semaine. Je sors mon vélo mais je galère à remettre ma chaîne correctement. Après quelques minute à galérer, je décide directement d’enlever ma roue arrière et de la remettre pour remettre correctement ma chaîne. Ouf, c’est bon. Tout est remis en ordre. Je finis d’accrocher les dernières petites choses, je regonfle mes pneus, remets de l’huile sur la chaîne. C’est bon, mon vélo et moi sommes prêts pour l’aventure. 

Direction la zone de départ pour le briefing à 8h. Plus le départ, approche plus un petit stress monte. Je ne réalise pas que je vais prendre le départ d’un 1000km. À quel moment ça a dérapé dans ma vie pour me lancer sur ce genre de choses ?

Une fois le briefing terminé, tout le monde se rend sur la zone de départ en plein centre ville, à quelques mètres de La Coupole. Il est alors 8h30. Encore 30min à patienter. Je n’ai qu’une envie, c’est de partir. Je n’aime pas les moments précédents le départ, je réfléchis trop, je me pose trop de questions, c’est stressant.

Le départ se fait par vagues. Les plus lents partent en premier, les plus rapides en dernier, comme ça tout le monde se croise au moins une fois.

En attendant le départ, je re-croise Valentine, la journaliste pour me poser quelques questions.

L’attente me semble interminable. Je retrouve deux autres nanas : Anne et Régine, pour le départ. On discute. C’est notre premier bikingman à toutes les trois. Puis, une dame âgée vient nous voir pour nous encourager, nous dire qu’on va y arriver. Son mari fait la course également. Elle, elle l’a déjà faite par le passé. Elle nous dit bien que tout le monde peut le faire, qu’il ne faut pas abandonner et que si l’envie nous prend, ne pas prendre la décision sur un mauvais moment, mais de s’arrêter faire une pause, dormir un peu et de repartir, mais de ne surtout pas abandonner. Merci à cette gentille dame pour ces mots, auxquels je penserai souvent pendant ma course.

Une première vague de 6-7 personnes partent, puis notre tour avec Anne.

Ça y est, c’est parti, l’aventure est lancée. On est directement mis dans le bain par une petite côte pour bien réveiller les cuisses. On s’élance à travers le Vercors. Objectif, ne pas se griller dès le début, donc je mouline tranquillement. Mon objectif pour la journée, essayer de rallier le CP1 avant minuit pour pouvoir y dormir quelques heures. J’appréhende déjà la fin de la journée, car la météo s’annonce rocambolesque : orages et fortes pluies en prévision. Génial. En attenant, je profite du beau temps pour avancer. Je me fais vite rattraper par les vagues suivantes de participants. Je discute quelques minutes avec certains, pour d’autres ce sera juste « un bon courage » d’échangé. Je continue ma route à mon rythme, surtout en descente où je me fais bien doublée. J’aime beaucoup les descentes mais je ne suis pas très à l’aise. Je ne me mets jamais sur les cocottes, car j’ai l’impression d’avoir les mains trop loin des freins. Quelques premières petites bosses, dans lesquelles je me fais doubler par la championne Laurianne Plaçais, elle me double à une vitesse folle en montée et nous voilà au pied du premier col : le col de Lachau, presque 6km à 6,1%. Clairement, les sensations ne sont pas dingues du tout, il commence à faire un peu chaud et tout ça ne me rassure pas trop. C’est le début, c’est normal. Mais je me pose déjà des questions sur la suite de l’aventure. On est qu’au 50e kilomètre. Un fois là-haut, je m’arrête, je mange un petit peu et je repars direction le prochain col : col de la Bataille, . Le début me semble long dans la forêt, rien de fou. Je suis déjà seule. Je ne croise plus personne. J’ai déjà presque plus d’eau. Heureusement, quelques kilomètres plus loin se trouve une petite fontaine sur le bord de la route, à laquelle je m’arrête. C’est déjà dur. Ce col est long, il donne une très belle vue sur le Vercors par moment, mais j’avoue, c’est déjà dur. Les sensations ne sont pas là et ça me fait peur pour la suite. Je me dis step by step, ça va finir par venir. Une fois là-haut, le soleil tape tout de même fort. Je me pose quelques minutes sous un tunnel, à l’ombre, pour manger un peu. Avec la chaleur, j’ai souvent beaucoup de mal à manger. Je me force à manger car sinon je sais très bien que je vais le payer plus tard. J’essaie de checker mon téléphone mais pas de réseau. Je repars. J’essaie de ne pas trop me poser de questions sur ma forme physique, j’avance. Je profite bien des descentes pour récupérer et me faire plaisir et profiter des paysages magnifiques de la Drôme. Après de très longues descentes, j’arrive au pied d’un nouveau col, le col Jérome Cavalli. En bas du col, je fais de nouveau une petite pause pour manger. J’essaie de checker mon téléphone mais toujours pas de réseau, je verrais ça plus tard. Et puis je croise Vincent, un autre participant. « T’as vu les nouvelles ? » « Non » je lui réponds. « La course est neutralisée au 134e km par demandes des départements de l’Ardèche et de la Drôme à cause des orages prévus, apparemment ils ont trouvé un gymnase à Beaumont-les-Valence. »

On est seulement qu’au 100e kilomètre, et forcément, suite à cette annonce, plein de questions me viennent en tête : Comment va se passer la suite de l’aventure ? Va-t-on avoir de la nourriture ? A quelle heure pourrons nous repartir le lendemain ? Quelles conséquences sur les barrières horaires ? Mais bon, je suis soulagée au moins de me dire que je dors sous un toit cette nuit pour éviter les orages. J’ai peur des orages, même en étant chez moi, sous la couette, j’en ai peur alors dehors, je n’ose imaginer comment je l’aurai vécu. 

En attendant, il y a toujours ce foutu col à grimper. Il est bien raide et surtout il est en plein soleil. La chaleur sur le goudron me donne des maux de crâne. J’ai l’impression que ça n’en finit pas. Bon, maintenant que je sais que la course est neutralisée d’ici quelques kilomètres, j’ai moins de scrupules à prendre davantage mon temps. Je m’arrête quelques minutes à un point de vue pour bien m’hydrater. J’en profite pour checker mes messages : message du coach qui me dit que je gère bien. Cool, ça me rebooste un peu. Un fois arrivée là-haut, c’est bon, j’ai fait le plus dur avant d’arriver sur Beaumont-les-Valence. La suite, ce n’est quasiment que de la descente. Quel kiff ! Il fait beau, le cadre est magnifique. J’en prends plein les yeux. 

J’arrive au gymnase vers 17h. Je ne sais pas trop ce qui m’attend. A l’intérieur, déjà beaucoup de monde présent. J’arrive à poser mon vélo près d’un banc. Je vais pouvoir me doucher, sauf que nous sommes 8 femmes sur 150 participants. Evidemment, ils ont monopolisé tous les vestiaires et toutes les douches… Finalement, une personne de l’organisation finira par nous privatiser un vestiaire. Que ça fait du bien de se doucher ! Je change de cuissard, je nettoie l’autre et le laisse à sécher.

Pour faire passer le temps, je m’installe à côté de mon vélo, je sors mon matelas et mon bivy, j’essaie de me reposer. Je fais la connaissance d’un autre participant, Nathan, australien mais qui vit en Espagne. Parfait, je vais pouvoir pratiquer un peu mon anglais. 

A 19h, l’orga installe dehors un petit apéro sodas, tucs et cacahuètes. L’ambiance est vraiment cool, tout le monde discute, j’ai l’impression d’être en colonie de vacances. On échange nos impressions sur le début du parcours et ce fameux col Jérome Cavialli avec sa chaleur. Ça me rassure, on a tous eu l’impression de souffrir dans ce col. C’est trop cool de pouvoir discuter avec tout le monde, car nous n’aurions absolument pas eu l’occasion de faire ça sur le parcours, car au fil du temps, on se retrouve rapidement avec les mêmes personnes.

Vers 20h, le repas est servi. Ça fait tellement du bien de manger un bon repas : pâtes, sauce tomates, fromage et oeuf, avec une boisson et un dessert. Malgré cet imprévu, je tiens à préciser que l’organisation à gérer sans problèmes. Je n’ai rien à redire là-dessus et tous les participants ont pris leur mal en patience. J’ai même passé un très bon moment. 

Après le repas, j’essaie de commencer à dormir. Le départ, le lendemain, se fait à 6h. Pour pallier à la neutralisation et pour que tout le monde puisse finir dans les temps, le parcours entre le CP1 et le CP2 a été raccourci de 70km. 

  • Lundi 21 juillet

Je me réveille naturellement vers 4h30. J’ai plutôt pas trop mal dormi. Le bruit des orages m’a un peu réveillé aux alentours de 23h30, mais j’ai pu facilement me rendormir. Je grignote un peu de nourriture qu’il me reste mais j’espère vite trouver une boulangerie pour refaire le plein. Je n’oublie surtout pas de me badigeonner de crème anti frottement. C’est le plus important. 

Le jour se lève doucement quand nous repartons tous à 6h. En voulant suivre un groupe qui n’a pas pris le chemin le plus direct pour retrouver la trace, je me retrouve rapidement seule et dans les derniers. Heureusement, je retrouve du monde à une boulangerie. J’en profite pour faire le plein, mais comme souvent sur ce genre de courses, rien ne me fait vraiment envie. Je finis par prendre des cookies, des madeleines, des trucs au chocolat. 

Je ne vais pas tout manger d’un coup, mais au moins j’en ai pour le reste de la journée. Je mange un gros muffin et une bouteille d’orangina et je repars. Quelques kilomètres plus loin, je m’arrête de nouveau quelques minutes pour remanger, au pied de la prochaine ascension, le Col de la Mûre : 7,71km à 8% et quelues passages à plus de 10%, de quoi bien mettre en jambe dès le matin. Je sens que mes jambes répondent bien et ça me rassure pour la suite de la journée. Je me dis que j’aimerai bien rallier le CP1 pour midi. 

Les paysages sont super beaux. On est maintenant en Ardèche. Vers la fin de l’ascension, je retrouve Vincent. On discute vite fait et je le laisse filer. L’ascension se passe bien, je suis bien contente que ce col soit terminé. S’enchaînent ensuite des petites bosses, des petites descentes, des petites bosses puis une longue et belle descente jusqu’à Cheylard. Vincent m’avait prévenu d’un beau pourcentage dans la prochaine montée. 15% de moyenne sur le premier kilomètre. Je n’ai pas à réfléchir pour me dire que j’allais faire ce passage à pied. On est au 200e kilomètre, je n’ai pas envie de trop m’user à être en force tout du long. Pas facile de marcher avec des cales de vélo avec lesquelles, par moment, je glisse. Dès que je me retrouve sur une portion plus facile, je remonte de suite sur mon vélo car je n’ai pas envie d’y passer la journée, et j’irai un peu plus vite à vélo quand même. Il commence à faire chaud par moment. J’ai hâte d’arriver au CP1, à Saint-Agrève. Il me reste qu’une dizaine de kilomètres. Ça monte encore quelques kilomètres avant de basculer sur la grande route. Il est 11h50 quand j’arrive au CP1. Nickel, pile dans les temps que je me suis donnée. C’est parfait. Les sensations sont bonnes et ça fait trop plaisir. Je retrouve là-bas Vincent. Je mets à recharger mon GPS et mon téléphone. Je prends mon petit menu, je mange tranquillement avec d’autres participants. Je croise également Valentine et d’autres race angels qui me demande comment ça va, comment vont les jambes « Mieux qu’hier ». Un vrai diesel la Marie. Après avoir mangé, je passe aux toilettes, je change de cuissard et je me badigeonne de crème anti frottement. Je récupère mon électronique. 

12h45, je repars du CP1. Je suis bien, je suis en forme, tout est au beau fixe. Un peu plus de 200km pour rejoindre le CP2, j’aimerai idéalement faire un bon 100km d’ici la fin de la journée pour être à la moitié de ce tronçon. Je retrouve de nouveau Vincent puisque je suis partie un peu avant lui au CP1, on discute, on se suit de loin, avant qu’il file plus loin devant moi. Pas mal de petites bosses avant d’attaquer un long col, le col du Gerbier de Jonc, 8,75km à 5,7% . Durant la montée, je rencontre Aude et Noah, tante et neveu. Ils ne le font pas en duo, mais roulent ensemble régulièrement. Je discute un peu avec Aude, c’est cool de pouvoir échanger avec une autre nana, on est tellement peu nombreuses. Puis, je continue mon chemin toute seule. Le temps devient gris, mais je préfère ça que d’avoir trop chaud. Les paysages sont super beaux. Je n’aurai pas cru ça de l’Ardèche. Comme quoi, c’est plutôt une belle découverte. Le plus beau, je trouve, m’attend quelques kilomètres plus loin.

Une fois tout en haut, il ne fait pas bien chaud. Je mets ma veste pour la descente, qui dure à peine 2-3km, avant de remonter 1,5km. Et s’ensuit une magnifique longue descente sur les monts d’Ardèche, très vert avec beaucoup de fleurs violettes qui donne un charme aux paysages. C’est magnifique. Quel kiff ! Qu’est-ce que je suis contente d’être là. Tout se passe bien. J’adore. Sur la descente, je m’arrête à une petite épicerie pour un petit coca, un orangina et quelques pommes-potes. Je me pose 5 min à boire mon coca avant de repartir pour la suite de la descente. J’arrive sur Saint-Martial, petit village hyper mignon avec un petit lac. Je m’arrête deux secondes pour une petite photo et j’enlève ma veste, car le soleil pointe de nouveau le bout de son nez. 

Je repars, Vincent est quelques mètres plus loin que j’avais retrouvé un peu plus tôt dans la descente. On discute dans la montée. Il a un petit coup de mou. J’essaie de le rebooster. Puis, il file devant. Il est meilleur grimpeur que moi. J’en profite pour me mettre dans ma bulle avec mes écouteurs et ma musique. Je gère la montée, les jambes sont là. Tout va bien. J’arrive là-haut, je retrouve Aude et Noah, ainsi que Valentine, la journaliste. Elle me demande comment ça va, comment je fais passer le temps, etc. Je grignote vite fait puis, je repars assez rapidement car il ne fait pas bien chaud en haut. Il doit être à peu près 18h. Je commence doucement à me demander où est-ce que je vais m’arrêter ce soir pour dormir. J’aimerai trouver un endroit couvert, idéalement un peu au chaud pour m’y installer. Je commence un peu à en avoir marre pour aujourd’hui, le ciel est couvert. Je n’ai pas trop envie de me prendre la pluie. J’enchaîne les montées, je grimpe le col du pendu, je re croise Aude et Noah là-haut, qui se couvre pour la descente. Je fais de même en remettant ma veste et mes gants. Une longue descente nous attend. 

Il est 21h quand, durant cette longue descente, je trouve un porche avec des toilettes publiques dans le petit village de Saint-Etienne-de-Lugdarès. Je me dis, c’est parfait, c’est couvert à l’abri du vent. Bon, les seuls inconvénients, c’est en bord de route et à ce moment-là, à, à peine quelques mètres, une petite fête avec de la musique a lieu. Je me dis que ça va pas durer. 

En effet, à 22h, c’est terminé. Ouf, je vais pouvoir essayer de dormir tranquille. Je me suis installée dans mon bivy, avec mon matelas à l’intérieur. Je suis bien, mais je peine à trouver le sommeil. Je n’arrive pas à fermer l’oeil, j’ai peur qu’on vienne me voler mon vélo et dès que je sens que je suis sur le point de m’endormir, mon cerveau me rappelle à l’ordre de rester éveiller. Je vais plus ou moins jongler avec ces phases là jusqu’à minuit.

  • Mardi 22 juillet

Comme je tourne en rond dans mon bivy, ça ne sert à rien que je persiste plus longtemps. Je me dis que je vais repartir. Je prends mon temps pour grignoter des cookies et des madeleines qui me restent. Je prends le temps de ranger mes affaires correctement et de me faire une petite toilette avant de repartir. Il est quasiment 1h du matin quand je repars direction le CP2, à une petite centaine de kilomètres. J’ai mis ma musique pour ne pas m’ennuyer. La partie la plus difficile entre le CP1 et le CP2 est derrière moi. La partie qui m’attend est plus roulante. Dès que je le sens, je me mets sur les prolongateurs. J’avance bien, les jambes répondent bien, mais assez rapidement, je me sens seule. On est de nuit donc évidemment, je ne croise personne. Et puis, même si j’apprécie rouler de nuit, il y a aussi un côté qui me fait peur. Je continue d’avancer, à mon rythme. J’imagine les beaux paysages qui se cachent derrière les courbes que je peux entrevoir. Je checke un peu trop souvent ma montre. J’ai l’impression que le temps n’avance pas. A quand le lever du soleil ? Mes écouteurs n’ont plus de batterie. Bon, il va falloir que j’occupe mon esprit toute seule. C’est long.

Quelques kilomètres plus tard, je croise enfin un autre participant. Ouf, ça fait un peu de bien même si on échange à peine quelques mots. Au moins, ça me rassure, je suis bien sur la bonne route, même si j’ai bien la bonne trace sur mon gps. J’ai toujours peur de m’être trompée de route aha. 

Ça commence à être long. Je compte le nombre de kilomètres avant le CP2. J’ai hâte d’y être. Sous les coups de 5h, je sens les premiers signes d’une envie de dormir. Mais malheureusement, je ne vais pas les écouter. Je vais lutter contre cette envie de dormir. Je vais m’arrêter à une trentaine de kilomètres avant le CP2 pour grignoter et faire passer cette envie. Je veux dormir au CP2, pas avant. Je repars rapidement, je sens que ça m’a fait du bien. Puis, le jour se lève doucement. Je n’ai quasiment plus d’eau mais j’arrive à trouver une petite fontaine sur le bord de la route. Je finis par m’arrêter de nouveau quelques kilomètres plus loin, une dernière fois avant le CP2. La matinée est très fraîche. Je regrette limite de ne pas avoir emmener mes sur-chaussures. Les descentes sont glaciales. Il y a par moment un gros brouillard. On aurait dit un temps digne du mois de novembre. Je compte les kilomètres avant le CP2. Je vois les panneaux « Saint-Flour », mais j’ai l’impression qu’on tourne autour. C’est sans fin. Je veux arriver au CP2. Après une énième longue descente, quelques petites bosses et une dernière descente proche de l’autoroute, j’arrive enfin à Saint-Flour, direction le gymnase. 

Au loin j’aperçois Morgane, une race angels, que j’avais rencontré lorsque je suis allée faire checker mon vélo, le samedi. Qu’est-ce que je suis contente d’être arrivée. Il est 8h lorsque je m’installe dans le gymnase, je vais dans la foulée me faire une toilette, je recharge mon GPS et mon téléphone, puis je prends le temps de manger en tête à tête avec mon vélo.

Je sens que je suis fatiguée de manière globale, même si je n’ai pas la sensation que cela m’est impacté pendant ces derniers kilomètres. Après avoir mangé, je pars m’allonger pour essayer de dormir un peu. J’arrive un peu à me reposer sans réellement dormir. Je ne me suis pas écoutée tout à l’heure dès que j’ai eu les premiers signes d’une envie de dormir et maintenant, je peine à trouver le sommeil. Je repars du CP2 vers 10h30, un peu à reculons.

Dans Saint-Flour, je m’arrête à une boulangerie pour faire le plein de snacks : sandwich, deux quiches, un soda. Je bois mon coca et je quitte cette magnifique ville, de manière vraiment tranquille. Je suis toujours étonnée de voir que mes jambes répondent bien. Il fait beau, c’est super agréable. J’avance sans trop réfléchir direction le plus beau col du Bikingman : le col du Pas de Peyrol ou aussi connu pour le sommet de la montagne juste à coté : le Puy Mary. 

Mais bien avant d’arriver au pied de ce col, quelques belles bosses à passer, des paysages de l’Auvergne magnifique, c’est bon, je suis re motivée à bloc. Je pense bien m’arrêter manger et à bien boire. C’est clairement le nerf de la guerre. J’ai beau avoir suivi une préparation à la lettre, si je ne mange pas et ne bois pas suffisamment, c’est mort. Dès que je peux, je me mets un peu sur les prolongateurs pour soulager un petit peu mes mains et mes bras. Ça fait du bien de varier les positions. 

Je découvre les volcans d’Auvergne, et c’est magnifique. 

On se rapproche doucement du Pas de Peyrol, les premiers panneaux me le font bien comprendre. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre de cette ascension et je pense que j’ai bien fait de ne pas regarder le profil du col avant. Les premiers kilomètres sont plutôt tranquilles, ça oscille entre 5% et 8% max. C’est déjà magnifique et plus ça monte, plus c’est beau. Après quelques kilomètres à 3-4%, on s’attaque à la partie la plus difficile mais celle qui offre les plus beaux points de vue : 3km entre 12% et 13%. Aïe, ça fait mal. Surtout quand tu as déjà 500km dans les pattes. C’est dur, je suis en force, mais heureusement les randonneurs, les touristes crient des « bravo madame », « allez madame ». Depuis plusieurs kilomètres, le sommet du col peut s’apercevoir. Je sais que ce sont les derniers kilomètres, alors j’appuie sur les pédales, je zigzague pour adoucir la pente et petit à petit, je me rapproche du sommet. Vers la fin du sommet, je croise des race angels, toujours là pour encourager et prendre des photos. 

Là-haut, c’est la libération. La vue est magnifique sur toute la vallée. Je me pose dans un coin parmi tout ce monde : touristes, cyclistes, randonneurs. Je me pose par terre et je savoure mon sandwich. J’ai l’impression de ne pas avoir avancé depuis le CP2, seulement 55km de fait. Je m’éternise pas trop là-haut, car mine de rien, avec le vent, il ne fait pas bien chaud. Je redoute la descente, car les premiers kilomètres du versant opposé sont raides et s’ajoutent à cela, un parking donc beaucoup de voitures en mouvement, des cyclistes et des randonneurs. 

La route est étroite, j’ai beaucoup de mal à me laisser aller dans cette descente. Je suis tellement tendue que j’en ai mal aux mains, aux bras et aux épaules. Heureusement, ça ne dure pas bien longtemps. Je m’arrête quelques secondes pour enlever ma veste, j’ai de nouveau trop chaud. Et c’est reparti pour un autre col, en plein soleil. Un fois là-haut, il est 17h, je me pose avec une autre participante, Jacinthe, pour prendre une glace. On discute et viens le moment de se demander où on va dormir ce soir. On trouve un hôtel à Riom-ès-Montagnes une quinzaine de kilomètres plus loin, parfaitement sur le parcours. On réserve pour deux. On repart séparément pour que chacune roule à son rythme et on se retrouve là-bas. Trop contente, je rêve d’une bonne douche et d’un bon lit, au chaud. Une fois arrivée là-bas, en cherchant l’hôtel, je reçois un message de Jacinthe « La dame ne veut pas de nos vélos, elle ne veut pas que nos vélos salissent sa moquette ». Là, c’est la douche froide. D’autres participants sur la terrasse d’à côté galère également à trouver un lieu pour dormir. Je sens que je vais re dormir dehors, cette nuit. Tant pis. Je repars avec Jacinthe, j’espère au moins trouver un endroit pour manger sur la route. Quelques kilomètres plus loin, on tombe sur un camping. C’est un peu notre dernière chance. Ils n’ont plus de place. On leur demande si ils ont ne serait ce qu’un toit ou quelque chose pour nous protéger de la pluie. Ouf, ils sont ok pour nous installer une tonnelle. On dormira certes dehors mais on sera protégée de la pluie au cas où. Vu qu’on est dans un camping, il y a de quoi manger et se doucher. Parfait, pour se remettre d’attaque pour le lendemain. Je pars me coucher vers 22h30.

  • Mercredi 22 juillet

Il est 3h du mat quand je décide de me lever, car je n’ai presque pas dormi. J’ai eu super froid, notamment au pied. Je n’arrivais pas à trouver une position agréable pour dormir. J’ai les yeux explosés. Je me demande vraiment comment je vais faire pour rouler de nuit. Est-ce vraiment raisonnable ? Mais qu’est-ce que je vais faire en attendant ? Je ne vais pas attendre que le jour se lève pour partir. Je range tranquillement mes affaires, j’ai froid. J’ai les larmes qui me montent aux yeux. Je ne sais même pas pourquoi je pleure. Je me prépare un peu à reculons. J’appréhende la nuit. Jacinthe part avant moi, tandis que je finis de manger tranquillement avant de partir. Je mange tranquillement dans les toilettes au chaud. A ce moment-là, je me dis que j’aurai du déplacé mon bivy et dormir au chaud dans les toilettes. Je finis de me préparer et je reprends la route vers 3h45. Une fois sur mon vélo, cela va tout de suite mieux. Je ré attaque par une montée et ça me réchauffe un peu. Je prends mon temps, mais ça y est, moralement, je suis re boostée. Objectif de la journée, arriver ce soir au CP3. Quelques kilomètres plus loin, je croise un participant. Il a réussi à dormir chez l’habitant. Le luxe. 

Au fil du temps, je commence à deviner le profil du paysage à l’horizon. Je suis dans le col du Chamaroux et le soleil commence doucement à se lever. C’est magnifique, je suis en train d’assister à un magnifique lever de soleil. Il n’y a rien autour. Que de la nature. J’ai l’impression d’être seule au monde. C’est magique. C’est pas mal quand même le Cantal même si il n’y a pas grand chose. Le tracé traverse très peu de villages, j’ai l’impression d’être dans un désert. Les descentes sont très fraiches. J’ai hâte d’avoir un peu de soleil pour me réchauffer. Après une très longue descente, je me pose quelques minutes dans un village pour terminer un bout de sandwich de la veille en attendant de trouver une boulangerie. Je repars tranquillement, le parcours quitte les volcans d’Auvergne, direction Brioude. Brioude, la ville natale de Romain Bardet. Oui, j’ai le temps de songer à ce genre de choses. La partie la plus difficile est derrière moi, ce qui m’attend jusqu’au CP3 est plus roulant. Le soleil est bien présent, c’est tellement agréable, tout va bien.

J’arrive à Brioude vers 8h et je me pose dans une boulangerie pâtisserie à la sortie de la ville. J’en profite aussi pour me changer et enlever mon surplus d’affaires qui me tiennent trop chaud maintenant. Deux tartelettes aux fraises, un sandwich pour plus tard et je repars. Il fait beau, je roule tranquille. Les routes sont moins vallonnées, donc c’est plus facile de se mettre sur les prolongateurs. Puis arrivent rapidement de nouveaux petits cols dans la campagne de Haute-Loire. Quelques gouttes commencent à tomber mais rien d’alarmant, pour le moment. Ensuite, vont s’enchaîner beaucoup de petites bosses. Je suis à 40km du CP3, donc le dernier CP, et il commence à pleuvoir, beaucoup pleuvoir. Je me dis que je vais mettre plus de temps que prévu pour rallier le CP3. Malheureusement, je suis rapidement trempée. Je finis par trouver des toilettes publiques sur la route pour prendre le temps de me rhabiller plus chaudement pour supporter les descentes. Je sais que je m’approche du CP3, ça me parait interminable. De plus, je commence à avoir faim, mais je n’ai plus rien à manger sur moi. Après deux bonnes heures, la pluie s’arrête. Enfin. Je reconnais les routes par lesquelles on passe : nous y sommes déjà passée à l’aller. Je m’arrête à une boulangerie : je fais surtout le plein pour la nuit car je compte bien repartir vers 23h pour le dernier tronçon. 

Je reconnais les routes, je vois les panneaux Saint-Agrève. J’arrive à 18h au CP3. Bordel, mais je vais le faire ! Je mets mes affaires à sécher dans un coin, je prends une douche, je mange puis je vais dormir un peu dans la pièce d’à coté. Une heure après, je me relève vers 20h, je fais charger ma lumière arrière puis je vais me recoucher. Je ne mets pas de réveil et je me réveille naturellement vers 22h30. Oups, moi qui voulait repartir vers 22h, c’est foutu. Mais d’un autre côté, ce n’est pas plus mal, c’est mon corps en avait besoin. Pour le coup, je sens que j’ai vraiment dormi vis à vis de mes nuits précédentes. Je me lève. Je re mange un repas. Je commence à rassembler mes affaires et à me rhabiller pour la nuit. Heureusement que j’ai deux cuissards, car évidemment mon cuissard n’a pas séché et je ne me serai pas vu repartir de nuit avec un cuissard trempé. Je vérifie de ne rien oublier avant de repartir. Il est donc 23h50 quand je repars du CP3 direction l’arrivée.

  • Jeudi 23 juillet

Il me reste environ 180 km avant de rejoindre la finish line. C’est fou. Je suis un peu émue en repartant du CP3. Le plus dur est derrière moi. Ce qui m’attend là c’est une très longue descente, une portion plutôt plate puis nous voilà de nouveau dans le Vercors pour les dernières montées. La nuit est longue, comme les précédentes. La longue descente est agréable mais finit par être interminable. Rester attentif tout du long est fatiguant, d’autant plus que j’ai peu de sommeil derrière moi. En arrivant sur la portion plate, au nord de Valence, je commence à sentir un gros coup de fatigue : regarder les lignes blanches de la route m’endort. Je décide de m’arrêter 20 min sur un arrêt de bus pour faire une sieste. Je repars. J’ai qu’une hâte, que le jour se lève. Je n’en peux plus de la nuit. Quand le jour commence doucement à se lever vers 4h30, j’ai l’impression de voir des panneaux bouger. Oui, je commence à avoir des mini hallucinations. Je sens que la fatigue globale est présente. J’ai tellement hâte d’arriver. Il me reste moins de 100km. En arrivant aux portes du Vercors, j’ai un regain d’énergie. Je sais que c’est la dernière ligne droite avant de rejoindre Villard-de-Lans. Et puis c’est magnifique, quelques nuages naviguent entre les montagnes. Le jour est enfin là. C’est bon, les nuits c’est terminé. Ça grimpe sec jusqu’à Saint-Jean-en-Royan. Je m’arrête là-bas dans une boulangerie. Je ne sais plus quoi manger. Je finis par m’acheter un énième sandwich. Je refais aussi le plein de mes gourdes. Je ne m’éternise pas, je repars pour le dernier col : le col de la Machine, 13km à 6%. Comme ça, on se dit, ça va, ça va passer relativement vite. Oui mais non. Les 8 premiers kilomètres sont très réguliers à 8% de moyenne. C’est dur, mais je m’accroche. Ça me parait tellement long. Je commence à sentir que les jambes tirent. Je zigzague pour adoucir la pente. Je viens enfin à bout de ces 8 kilomètres et j’arrive au cirque de Combe Laval. C’est magnifique. J’essaie de profiter de chaque moment, car même si j’ai hâte que ça se termine, le parcours est magnifique. Je ne reviendrais surement pas ici tout de suite, alors je profite des paysages. Cette partie est plate voire même légèrement descendante. Ça fait du bien aux jambes. Puis vient de nouveau la dernière partie bien montante avant d’atteindre le sommet du col. Je me dis que c’est bon, il reste une longue descente puis de nouveau une longue montée pour atteindre Villard. Mais non, c’est sans compter sur Garmin qui lui m’indique que la suite est plate alors que ça monte encore… et ce n’est pas de petit coup de cul. Je prends mon mal en patience. Je n’irai pas plus vite en m’énervant. Puis enfin arrive la longue descente pour arriver sur Saint-Laurent-en-Royans. Je m’arrête quelques minutes pour manger le peu de biscuits qu’il me reste. 30km et c’est déjà la fin de ce Bikingman. Je repars, je passe par Pont-en-Royans.

Je croise pour la dernière fois le photographe et Valentine avant la fin de cette aventure. C’est parti pour la dernière ascension de ce magnifique parcours. Honnêtement, ça va me paraître interminable. On est sur une longue ligne droite montante avec beaucoup de circulation, par moment la route est étroite, avec des passages à 8-9% et il commence à faire chaud. Le point positif : la vue est magnifique. Coup de pédale après coup de pédale, j’avance sans réfléchir. Mon GPS bugue par moment, je ne sais pas combien de km il me reste : 12 ? 13 ? 15 ? À ce moment-là, chaque kilomètre compte dans ma tête. J’arrive enfin au bout de cette montée en ligne droite interminable. Moins de 10 km encore à parcourir. De nouveau, je me retrouve sur une route du même style. Et quand je crois en avoir fini avec les montées, car Garmin m’affiche « Montée terminée » et bien non non, ça grimpe encore sur deux bons kilomètres. C’est interminable bordel. Heureusement, je vois des panneaux « Villard-de-lans » qui me rassure, je sais que je me rapproche du but. Enfin j’arrive au bout de cette deuxième montée interminable. Et là, je commence à reconnaitre la route. J’y suis déjà passée en voiture en arrivant quelques jours plus tôt sur Villard. C’est globalement plat. Je me mets dès que possible sur mes prolongateurs et j’appuie comme je peux sur les pédales pour arriver rapidement. Je le répète encore, mais tout me parait interminable. Je ne pensais pas que cette route était aussi longue. Je passe un premier rond point, puis un second. C’est bon, je sais que c’est la fin. C’est la dernière petite montée avant d’arriver au centre de Villard-de-Lans. J’appuie sur les pédales, vite et fort. C’est fou de ce dire que j’ai encore de l’énergie après tous ces kilomètres parcourus. J’entends des « Allez, allez ». Je vois l’arche d’arrivée. Quelques mètres encore. C’est bon. Je l’ai fait. 

Il est midi passé quand je rallie le départ. Je me vois remettre mon certificat, ma médaille et mon t-shirt finisher. Je me sens un peu déboussolée. Je ne réalise pas ce que je viens de faire. C’est complètement fou. Et c’est tellement mieux que ce que j’espérais. Au passage, je finis 3e féminine (86h07) sur seulement 7 femmes. Dingue ! 

J’ai du mal à réaliser. Je suis tellement contente et fière de moi. Toutes ces heures d’entrainement, toutes ces heures sur le home trainer, toutes ces heures qui m’ont permises de vivre cette course de la meilleure manière possible.

Un énorme merci à mes coachs, Séverine et Jonathan, pour la préparation, sans quoi je n’aurai pu faire et terminer ce Bikingman.

En train de réfléchir à la suite…

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